Køge (Danemark) Les vertes maisons des rives de la Baltique

Pionnier en matière d’énergies renouvelables, le Danemark – qui ne possède pas de centrale nucléaire – construit un quartier de « maisons vertes ». La ville de Køge a invité ici architectes et constructeurs à faire preuve d’inventivité pour la réalisation de bâtisses économes en énergie, durables et labellisées.

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Avingt-cinq kilomètres au sud de Copenhague, à Herfølge, un quartier de la commune de Køge au bord de la mer Baltique, vingt-quatre entrepreneurs danois construisent depuis 2007 des maisons (de 100 à 220 m2) pour quatre-vingt-cinq familles. Un peu plus chères à l’achat que des constructions plus conventionnelles (de 355 000 à 600 000 euros), leur temps de retour sur investissement sera en revanche plus court, grâce aux économies d’énergie réalisées. Une vingtaine sont déjà vendues à ce jour. Et, pour la première fois, tout un quartier bénéficiera de l’éco-label nordique « Svanen » (le Cygne). « Nous sommes partis de trois idées-clés en nous basant sur un cahier des charges rigoureux, précise Ole Alm, chef de projet ‘‘Det groenne Hus’’ (Les maisons vertes) : former des entrepreneurs à la construction de maisons durables à basse consommation énergétique, susciter l’imagination des architectes et créer un marché de maisons vertes dans le pays. Toutes les maisons sont différentes et le même architecte ne doit pas construire deux maisons identiques. Après, que le meilleur gagne ! », s’enthousiasme-t-il. Au plan thermique, l’isolation au sol et en toiture est assurée par 30 à 50 cm de polystyrène expansé ou de laine de roche (le Danemark est le pays de Rockwool, mastodonte mondial de cet isolant). Les matériaux des murs sont classiques (briques, bois ou blocs-béton, selon le choix des architectes), mais doublés de 20 à 40 cm du même isolant ou à isolation intégrée. Les fenêtres sont à double ou triple vitrage. Les plus grandes s’ouvrent vers le sud, sur deux niveaux le plus souvent. Aucune chaudière ni radiateur électrique : selon les maisons, le chauffage utilise du gaz naturel ou une pompe à chaleur sol/sol (petite géothermie pour plancher chauffant). Quelques-unes sont équipées d’un poêle à bois. Dans des maisons aussi parfaitement étanches, la ventilation est évidemment indispensable. Elle est même obligatoire et chacune est équipée d’une VMC, à l’exception de deux d’entre elles qui disposent d’une ventilation naturelle. Ole Alm rappelle au passage que « les déperditions thermiques sont dues pour un tiers aux parois opaques (murs), pour un autre tiers aux parois vitrées (fenêtres) et, pour le dernier tiers, au renouvellement d’air. Aux architectes de trouver le juste compromis entre désir de lumière, besoin de chaleur solaire et dimensions des baies ! »

Retour sur investissement

Quelles que soient les options retenues in fine par l’architecte, toutes les pièces des maisons doivent pouvoir afficher une température intérieure de 20 °C si le thermomètre extérieur indique – 12 °C (il descend rarement plus bas au Danemark). Toutes les constructions répondent aux spécifications du label danois « Basse Energie Classe II », soit une consommation maximale de 61 kWh/m2/an pour une maison de 150 m2, correspondant à une consommation de 4 litres de fuel domestique/m2/an, au lieu des 14 litres habituels dans une maison mal isolée. Enfin, des capteurs solaires pour l’eau chaude sanitaire sont installés sur le toit de 40 % des maisons et des panneaux photovoltaïques sur deux d’entre elles.

« Le coût supplémentaire dû à l’isolation et au vitrage spécial est récupéré par la famille dans les économies d’énergie réalisées, à hauteur d’environ 50 euros par mois, précise Ole Alm. Ainsi, même si la maison est un peu plus chère au départ, il reste davantage d’argent disponible chaque mois. Le temps de retour sur investissement est estimé entre 30 et 40 ans. » Le programme est suivi par l’Institut national de recherche sur la construction (« Statens Byggeforsknings Institut » ou SBI), chargé de vérifier la conformité aux prévisions des résultats en termes d’économie d’énergie et de durabilité. Les promoteurs du projet espèrent que la création de ce quartier créera un effet d’entraînement sur les constructeurs danois – et étrangers –, les municipalités, les architectes, les candidats à l’achat de maisons. Bref, un manifeste et un test grandeur nature, visitable sur place.

Maîtrise d’ouvrage : ville de Køge.

Maîtrise d’œuvre : collectif de 24 constructeurs danois (dont 8 avec leur propre architecte). Parmi les autres architectes indépendants : Werner Mathies, Valbaek Brørup, Morten Bertelsen, Lind og Risør, etc.

Répartition des maisons : 64 maisons individuelles, dont 9 doubles, 21 maisons en bande.

Surface : de 100 m2 à 220 m2 par maison.

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