« En 2023, on livre ! », a lancé Nicolas Ferrand, directeur général exécutif de la Société de livraison des ouvrages olympiques (Solidéo) lors de son point de rentrée annuel, le 17 janvier.
D’ici à la fin de l’année, 90 % des ouvrages olympiques auront été réceptionnés, au premier rang desquels le village des athlètes (hors réserves jusqu’à mars 2024). « Actuellement, le chantier mobilise 3000 compagnons. Plus de 90 % du gros œuvre est terminé et on ne compte plus que 23 grues contre 37 en juin dernier », a détaillé Nicolas Ferrand.
Parallèlement à la construction des bâtiments, la Solidéo a engagé, l’été dernier, l’aménagement des 15 ha d’espaces publics dont l’agencement de la place olympique. « Nous achèverons ces travaux en mars 2024, une fois toutes les bases vie démontées et nous finirons de planter les arbres après les Jeux olympiques et paralympiques (JOP) », a-t-il ajouté.
La livraison de l’Arena en décembre ou janvier
La livraison du village des médias, à Dugny, interviendra en décembre, comme celle du village olympique. La réalisation de l’Arena, à la Porte de la Chapelle à Paris devrait elle aussi se terminer en toute fin d’année, en janvier 2024 au plus tard. « Conséquence de la guerre en Ukraine, le chantier a pris quatre mois de retard. Les entreprises ont reçu la charpente en acier en décembre dernier alors qu’elles l’attendaient en août », a expliqué Nicolas Ferrand. Selon ce dernier, il reste aussi quelques sujets techniques assez complexes à régler. « L’Arena accueillera les épreuves de badminton. Celles-ci doivent se dérouler en l’absence de tout courant d’air, sinon le volant dévie. Pour autant, il faut climatiser. Les équipes testent actuellement une trentaine de scénarios pour s’assurer, que selon la jauge et la température extérieure, elles pourront chauffer ou rafraîchir sans créer le moindre courant d’air », a-t-il précisé.
Parmi les réceptions d’équipements annoncées en 2024, figurent celle du centre aquatique olympique à Saint-Denis, en avril, comme prévu, et celle de la piscine d’Aubervilliers, en mai, juste à temps pour servir de bassin d’entraînement. Les travaux avaient démarré avec retard suite aux recours déposés contre le permis de construire.
Un coût total des ouvrages olympiques de 4,5 milliards d’euros
Le respect du planning s’accompagne de la maîtrise des coûts. En décembre, le conseil d’administration a entériné une hausse de 140 millions d’euros du budget de la Solidéo pour tenir compte de l’inflation. Il s’établit désormais à 1,711 milliard d’euros en euros courants mais reste inchangé à 1,403 milliards d’euros en euros constants (2016). Le coût total des ouvrages olympiques pérennes s’élève lui à 4,5 milliards d’euros, dont près de 2 milliards d’euros d’investissements privés (correspondant essentiellement à la construction des deux villages par les promoteurs) et 434 millions d’euros de financements publics alloués à des ouvrages considérés comme non strictement nécessaires à l’organisation des Jeux. « Nous sommes assez sereins sur le fait de pouvoir continuer à nous inscrire dans l’enveloppe financière qui nous a été fixée. Il nous reste seulement 30 marchés à passer et nous disposons de 40 millions d’euros pour faire face aux aléas. Par ailleurs, jusqu’ici, le Comité d’organisation des Jeux olympiques (Cojo) s’est montré très raisonnable dans ses demandes de modifications de programmes », a commenté le directeur général.
« Surtout ne pas baisser la garde en matière de sécurité sur les chantiers »
Autre grande priorité de la Solidéo pour les mois à venir : la sécurité des compagnons et la lutte contre le travail illégal. « A date, 106 accidents du travail se sont produits sur l’ensemble des chantiers olympiques, dont 13 graves mais aucun de mortel. Surtout, nous ne devons pas baisser la garde dans cette dernière ligne droite », a déclaré Nicolas Ferrand. S’agissant de la lutte contre le travail illégal, l’établissement public a mis en place, en septembre dernier, un dispositif de contrôle automatisé de la situation administrative de l’ensemble des personnels travaillant sur ses propres chantiers, baptisé Bativigie. « Nous avons pris cette décision suite à un contrôle de l’Inspection du travail sur l’un de nos chantiers au cours duquel elle a identifié neuf travailleurs illégaux », a rappelé le directeur de la Solidéo.
Dissolution de la Solidéo en 2028
Pour finir, Nicolas Ferrand a évoqué l’avenir de l’établissement public, qui entame la dernière année complète de sa mission olympique. Une fois les JOP terminés, il restera à mener les travaux de réversibilité des logements des athlètes en appartements familiaux ou bureaux, à finir les espaces publics dans le cluster des médias ou encore à clôturer les conventions qui lient l’établissement public aux différents maîtres d’ouvrage intervenant sur le projet olympique… « Cela devrait prendre un peu plus de trois ans, de septembre 2024 à décembre 2027. L’établissement public devrait ensuite être dissout en 2028 », a indiqué Nicolas Ferrand. Si l’amendement à l’un des articles du projet de loi olympique qui sera examiné au Sénat le 23 ou 24 janvier est voté, l’activité de la Solidéo pourrait même s’arrêter dès la fin 2025, les dernières missions à accomplir en 2026 et 2027 étant assurées par Grand Paris Aménagement.