Métropole Aix-Marseille-Provence : les enjeux de l'après Jean-Claude Gaudin

Le maire de Marseille Jean-Claude Gaudin a annoncé ce mardi 4 septembre qu'il quitte la présidence de la métropole. La présidente du conseil départemental des Bouches-du-Rhône, Martine Vassal, devrait lui succéder lui succéder. A ses yeux, elle serait la mieux placée pour préparer la fusion entre le conseil départemental et la métropole.

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Jean-Claude Gaudin
Jean-Claude Gaudin a démissionné ce 4 septembre.

Les rumeurs circulaient depuis plusieurs semaines. L’information est aujourd’hui officielle. Ce mardi 4 septembre, Jean-Claude Gaudin, maire LR de Marseille, a annoncé qu’il quittait la présidence de la métropole d'Aix-Marseille-Provence (AMP, 92 communes, 1,8 million d’habitants, 3 148 km²).

"J’ai décidé de démissionner car j’ai le sentiment d’avoir accompli ma mission en mettant sur les rails cette nouvelle institution", a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse organisée au siège de l’institution à Marseille avec à ses côtés son directeur général des services Jean-Claude Gondard, fidèle collaborateur depuis 1981, et sa garde rapprochée.

"J’ai porté, dans un contexte politique complexe, ce projet de métropole qui se montrera, demain, indispensable au développement de notre territoire. La  Métropole Aix-Marseille-Provence est aujourd’hui irréversible et en ordre de marche. J’ai tracé la route de l’avenir", s’est-il félicité (cf. courrier adressé aux maires).

Département-Métropole

Pour lui succéder, il désigne Martine Vassal, la présidente LR du conseil départemental des Bouches-du-Rhône (2 007 684 habitants, 119 communes), « la mieux placée » dans un contexte où le gouvernement semble vouloir « accélérer les choses » pour fusionner métropoles et départements.  Selon l’édile phocéen, la patronne des Bouches-du-Rhône, élue en 2016, a « fait un sans-faute ». 

Une fois la démission de Jean-Claude Gaudin acceptée par le préfet, la quinquagénaire, aujourd’hui présidente par intérim, doit convoquer le prochain conseil métropolitain d’ici à quinze jours. Il servira à renouveler le bureau, qui comporte 27 membres, et les 20 vice-présidents. D’après nos informations, la stabilité devrait être de mise. Le seul changement notable est le départ programmé de Jean-Claude Gondard, DGS de la métropole et de ses 7 200 agents. Il devrait se replier sur la Ville de Marseille, où il occupait les mêmes fonctions à temps partiel.

Tournant

Le passage de témoin intervient deux ans et demi après la difficile naissance, le 1er janvier 2016, de la métropole, émanation de six EPCI aujourd’hui fusionnées.

Comptant parmi les principaux opposants à la métropole, la maire LR d’Aix-en-Provence et présidente du Pays d’Aix, Maryse Joissains, accueille d’un très bon œil l’arrivée de Martine Vassal à la tête de l’institution. « Je pense que c’est un vrai tournant qui s’amorce et il faut que le Pays d’Aix prenne ses responsabilités aux côtés de Martine Vassal », écrit-elle dans un communiqué, paru quelques heures après l’annonce de la démission.

Et en effet, une page se tourne pour la cité phocéenne. Désormais simple conseiller métropolitain, Jean-Claude Gaudin reste maire de la cité phocéenne jusqu’en 2020. Mais, il a déjà annoncé qu’il ne briguera pas un 5e mandat à la tête de la deuxième ville de France en 2020. "L’âge est là. Je ne serai pas pris par le dégagisme. En 2020, je serai parti", a-t-il affirmé.

Plusieurs enjeux

Agée de 56 ans et fille d’un entrepreneur qui a fait fortune dans l’habillement des militaires, Martine Vassal, jusqu’à présent 1re vice-présidente d’AMP déléguée aux stratégies et attractivité économique, aura fort à faire. Créée au forceps, la plus grande intercommunalité de France en surface doit encore se structurer et répondre à plusieurs enjeux stratégiques.

Parmi ceux-là, le principal est celui des déplacements sur un territoire où les réseaux de transports ne sont pas interconnectés. Rattraper ce retard est justement l’objectif de l’Agenda de la mobilité adopté fin 2016. Mais la question du financement des 3,5 milliards d’euros de ce programme reste entière. Il revient pour la métropole à tripler ses investissements. Cette feuille de route n’a pas pour l’heure rencontré d’échos sonnants et trébuchants à Paris.

En attendant ce coup de pouce de l’Etat, la Région Sud-Provence Alpes Côte d’Azur et le conseil départemental des Bouches-du-Rhône ont chacun apporté leur écot.  Une manne de plus de 500 millions d’euros qui doit servir à financer plusieurs projets d’infrastructures, notamment le Boulevard urbain sud, rocade qui doit désenclaver les quartiers sud de la cité phocéenne.

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