On peut dire que le bois s’est bien implanté dans la construction et il a même gagné les systèmes d’isolation thermique par l’extérieur (ITE), qui réunissent l’isolant sous la forme de fibres de bois et le bardage bois. Pour le moment, peu de systèmes en kit mais les concepteurs et les entreprises n’hésitent pas à réunir les deux produits. La raison relève bien sûr de l’évidence : la cohérence entre les matériaux. Une approche aujourd’hui grandement facilitée par les certificats Acermi (Association pour la certification des matériaux isolants) dont peuvent se prévaloir la majorité des fabricants. De quoi rassurer pleinement les concepteurs quant à la pertinence de leur propriété. Si ces solutions concernent en premier lieu la construction bois, en croissance, il n’existe aucune contre-indication à les mettre en œuvre sur un mur béton traditionnel.
Protection été hiver
Au chapitre de leurs qualités mises en exergue, les fabricants arguent que cet isolant biosourcé est le plus complet et le plus performant qui apporte une protection autant contre la chaleur en été que le froid en hiver. Traduction ? En saison froide, un faible coefficient de conductivité thermique lambda indique que l'isolant a une capacité également faible à transmettre la chaleur, attestant ainsi de son efficacité. La fibre de bois affiche un lambda moyen de 0,038 W/(m.K), ce qui, sans en faire l’isolant du siècle, la place néanmoins en bonne position. A titre de comparaison, le polystyrène présente un lambda moyen de 0,032 W/(m.K), la laine minérale une moyenne de 0,035 W/(m.K) tandis que celui du polyuréthane – le plus performant – est de 0,025 W/(m.K). Ainsi si l’on veut une performance équivalente, le panneau de fibres de bois aura une épaisseur supérieure, à savoir une différence de l’ordre de 1 à 3 cm ce qui n’est pas énorme.

Déphasage thermique
Bon point également pour le confort d’été ; les panneaux de fibres de bois s’avèrent, en effet, pertinents en raison de leur bonne capacité d'accumulation de la chaleur. Ainsi, ils sont capables de restituer plus tardivement la chaleur à l’intérieur des bâtiments. Le déphasage thermique dont est capable la fibre de bois atténue les seuils extrêmes de température en fonction du rythme jour/nuit – 6 heures pour une laine de verre contre 10-11 heures pour la fibre bois. Une propriété qui provient, tout comme son pouvoir isolant, du procédé même de fabrication du panneau. La technique du défibrage permettrait ainsi, selon les fabricants, d’en tripler les caractéristiques.
En outre, sa densité élevée lui confère de bonnes caractéristiques pour l'isolation phonique contre les bruits aériens et d'impact. De même, sa perméabilité à la vapeur d’eau en fait un régulateur hygrothermique dans la construction, évitant ainsi les désordres liés à la condensation.
La fibre de bois peut également remplir la fonction de pare-pluie et de coupe-vent, tout en offrant un complément d’isolation. Dans ce cas de figure, le panneau de forte densité (180/m3), qui comprend rainures et languettes sur ses quatre chants, fait l’objet d’un traitement de surface sans danger pour les échanges gazeux, telle la vapeur d’eau, dans la structure du bâtiment.
Pléthore de bardages
Quant au bardage intégrant un système d’ITE tout bois, il peut se présenter sous la forme de lames en clins ou profilées, de panneaux ou bardeaux, à claires-voies, seules ou associées à d’autres matériaux. Bref, la palette d'habillages des façades laisse une certaine liberté pour des compositions originales. Les fabricants n’en finissent pas de peaufinert leurs produits en développant des bardages avec des lames plus ou moins larges à fausses claires-voies avec fixations dissimulées, des surfaces brutes de sciage, rabotées ou brossées pour des finitions brutes très prisées… Ils s’attachent à soigner leurs propositions et à les démultiplier. Certaines d’ailleurs jouent la carte de la couleur, soit avec des peintures plébiscitées pour leur efficacité et leur durabilité (jusqu’à dix ans) ou des lasures – imprégnation et/ou finition – qui suscitent tout autant l’engouement. A noter, ces produits présentent, en outre, de très bonnes propriétés hydrofuges, anti-ultra-violets, fongicides, insecticides et algicides.
Du côté des traitements du bois, place aux produits naturels. Certains produits toxiques sont ainsi bannis au profit d’essences résistant naturellement, ou de traitements thermiques comme le bois chauffé et bois rétifié – deux procédés très compétitifs pour les bardages. A noter, les cahiers des charges, lorsqu’il y a démarche HQE par exemple, excluent de plus en plus les traitements chimiques, notamment celui par autoclave classe 4 (recyclage difficile).