Investissement public local : confirmation d'une légère reprise en 2016

Dans sa dernière note de conjoncture présentée le 3 novembre, la Banque Postale Collectivités Locales confirme le retour à la hausse de l'investissement des collectivités locales pour 2016, même si globalement le niveau de ces dépenses reste faible à 48,7 milliards d'euros. Les communes et les intercommunalités en sont les principaux moteurs.

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Note de conjoncture de la Banque Postale Collectivités Locales, 3 novembre 2016

Pour 2016, la note de conjoncture de la Banque Postale Collectivités Locales publiée le 3 novembre table sur une "reprise ténue" de l'investissement public local avec une légère hausse de + 1,3%. Mais elle met aussi tout de suite en avant un bémol : le niveau global des investissements reste faible avec un montant de 48,7 milliards d'euros. Ce retour à la hausse fait suite à deux années de forte baisse de près de - 17%. Qui plus est, les dépenses d'équipement n'augmenteraient que de 0,5% et s'élèveraient en 2016 à 41,3 milliards d'euros. Ce sont surtout les autres dépenses d'investissement, notamment les subventions versées à des tiers, qui seraient en hausse de +5,7%. Autre particularité : les collectivités s'appuieraient essentiellement (à 98%) sur leur autofinancement pour financer ces dépenses, le recours à l'emprunt continuerait lui de baisser (-10,5%).

Effet cycle électoral moins fort qu'habituellement

Les communes et les intercommunalités porteraient cette légère reprise de l'investissement public local, en raison notamment de l'avancée du cycle électoral : traditionnellement les investissements repartent à la hausse lors de la troisième année de mandat ce qui correspond à l'année 2016. Mais cet effet traduit toutefois une plus forte contraction lors de ce mandat. Autrement dit, l'effet cycle électoral ne relance pas la machine investissement aussi fortement qu'habituellement. La réorganisation institutionnelle et la baisse des dotations viennent perturber cette relance. Les dépenses d'investissement du bloc communal s'élèveraient en 2016 à 27,9 milliards d'euros (+3%).

Les régions seraient moins motrices que les années précédentes. Après trois années de hausse (4,2% en moyenne annuelle), leurs dépenses d'investissement se stabiliseraient en 2016 aux alentours de +0,4%, à un montant de 9,7 milliards d'euros, mais pourraient aussi diminuer. Quant aux départements, s'ils avaient anticipé les contraintes financières, ils continueraient à fortement restreindre ce type de dépenses (-4,3% pour un montant de 9,3 milliards d'euros).

Les collèges en question

Cette situation financière pèse sur les politiques publiques. Ainsi fait remarquer la Banque Postale Collectivités Locales, l'investissement dans les collèges (entretien et construction) baisse globalement depuis 2009, et de moins 650 millions d'euros cette année encore.

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Note de conjoncture de la Banque Postale Collectivités Locales, focus collèges & Sdis, 3 novembre 2016 Note de conjoncture de la Banque Postale Collectivités Locales, focus collèges & Sdis, 3 novembre 2016 (RALLU, BŽnŽdicte (GRM-UZS))

"Il serait temps de se poser la question de savoir où on en est sur les collèges, a suggéré Thomas Rougier, directeur des études de la Banque Postale Collectivités Locales, lors de la présentation de la note de conjoncture. Faudra-t-il renouveler les équipements, certains équipements sont-ils toujours nécessaires, comment accueillir tous les collégiens ?"

Pas d'euphorie

L'avenir de l'investissement public local reste fragile. Les mesures de soutien (fonds d'un milliard, FCTVA...) sont globalement "bien reçues par les élus", a assuré de son côté l'ancien député et élu local Jean-Pierre Balligand, président du comité d'orientation des finances locales de La Banque Postale."Mais ils s'interrogent : plusieurs candidats à l'élection présidentielle proposent un plan d'économies de 100 milliards d'euros, la fusion des intercommunalités va créer un ralentissement. Si les grandes villes continuent à investir, les villes moyennes rencontrent plus de difficultés car leur investissement dépend des cofinancements issus des régions et départements et qui sont en baisse. Ce n'est donc pas encore l'euphorie". Quid en effet de 2018, une fois les mesures de soutien à l'investissement et les élections présidentielles de 2017 passées ?

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