Comment pensez-vous résoudre la pénurie de terrains que déplorent les professionnels du logement ?
Les promoteurs ont gagné beaucoup d'argent dans les années passées à réaliser des résidences secondaires pour accueillir des populations extérieures à l'agglomération. Et ils s'étonnent aujourd'hui que l'on peine à trouver des terrains pour répondre à une demande croissante des gens d'ici. Les prix du foncier sont inférieurs à ceux de l'Ile-de-France et comparables aux situations de Nice ou de Bordeaux. Nous avons 8 500 résidences secondaires à Biarritz. Depuis dix ans, c'est en France qu'il ne s'est pas construit assez de logements. Partout, les prix ont flambé. Les gens qui ont les moyens achètent et louent de plus en plus cher. Le problème est d'abord celui du logement locatif. Il faut en construire. Nous devons le faire sur un territoire plus large que celui de l'agglomération. On ne répondra pas à une demande de 1 500 ou de 2 000 logements par la maison individuelle. Il faudra construire des logements collectifs en périphérie, mais selon des schémas de développement à imaginer. Ce ne doit pas être la densité inscrite dans la logique de la loi SRU.
C'est l'objet du Scot dont les travaux viennent seulement d'être relancés ?
Pas seulement du Scot. Au nom de quoi des habitants de Saint-Palais qui travaillent dans l'agglomération devraient-ils venir vivre à dix minutes de leur lieu de travail ? Pourquoi iraient-ils à Saint-Pierre-d'Irrube, qui fait son devoir, ou à Mouguerre, qui ne veut pas construire ? C'est un problème de liaison quotidienne et une question d'aménagement du territoire. Ce n'est pas seulement un problème de Scot, mais aussi un problème de volonté collective de créer des logements. Ce n'est pas une affaire d'urbanisme ou de techniciens.
On évoque la création d'un établissement public foncier ?
C'est sans importance. L'agglomération participera par solidarité à cette structure si elle est créée, mais d'où viendra l'argent ? De subventions, de taxes ? Nous verrons bien les moyens dont disposera cette structure. S'il y a une volonté politique de construire, on trouvera les terrains. Les plans locaux d'urbanisme sont de la responsabilité des communes. On croit toujours que la réponse est administrative. Elle est d'abord politique, nationale et locale.
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67 ans, maire de Biarritz depuis 1991, sénateur des Pyrénées-Atlantiques depuis 1992, élu président de la communauté d'agglomération de Bayonne-Anglet-Biarritz en 2001.