Le solaire allemand se porte bien et s’exporte. C’est l’un des enseignements de l’étude de Roland Berger Strategie Consultant qui a été reprise par le BSW (Bundesverband Solarwirtschaft), syndicat des industriels allemands du solaire, lors du salon Intersolar qui s’est tenu à Fribourg (Allemagne) en juin. Ce travail prévoit un taux de croissance mondial annuel de 20 % pour le photovoltaïque et de 23 % pour le thermique. Des milliers d’industriels, de grossistes, d’installateurs, de bureaux d’études techniques et, plus nouveau, d’établissements financiers spécialisés, profitent de cette impulsion.
L’Allemagne, naturellement, tire mieux son épingle du jeu. Son industrie solaire, photovoltaïque et thermique, est devenue la première du monde en 2006. Un leadership lié au soutien des pouvoirs publics allemands depuis plus de 15 ans, et aux investissements en recherche et développement auxquels s’astreint l’industrie locale : 100 millions d’euros en 2007 !
15 usines ouvertes en Allemagne en 2007-2008
En 2006, les exportations allemandes ont atteint un milliard d’euros en photovoltaïque pour un chiffre d’affaires total de 3,4 milliards, et devraient monter à 1,5 milliard en 2007, dont 40 % vers le reste de l’Europe. Plus modeste, l’industrie thermique allemande s’est contentée d’un chiffre d’affaires de 1,2 Md € en 2006, avec tout de même une croissance de 58 % par rapport à 2005. Pour les deux années 2007 et 2008, 15 nouvelles usines de matériels solaires sont en construction en Allemagne. La production de masse que l’on voit se développer depuis quelques années provoque une baisse des prix. En photovoltaïque, la diminution a été contrariée depuis 2003 par la pénurie mondiale de silicium, mais, en Allemagne, on atteint désormais un prix de revient de 5 à 6 € /Wc fourni et posé. Le Fraunhofer Institut ISE, institut de recherche spécialisé en solaire et installé à Fribourg, estime que la pénurie de silicium pourrait être surmontée d’ici fin 2009. Jusqu’à présent, l’industrie photovoltaïque était en compétition avec celle des semi-conducteurs (les puces électroniques) pour obtenir du silicium de haute pureté. ISE entrevoit trois développements favorables :
- l’illumination des cellules de silicium par des loupes qui permet, à puissance égale d’utiliser moins de matière ;
- l’arrivée sur le marché de cellules à base d’autres matériaux que le silicium ;
- et, enfin, le fait que les industriels ont appris à utiliser du silicium moins pur, dit « silicium métallurgique », pour fabriquer des cellules photovoltaïques sans grande diminution de rendement.
