«Un projet de haute qualité avec des traits originaux de développement durable pour un quartier et un parc urbain qui vont marquer leur époque », c’est la conclusion du jugement du jury qui a choisi le projet Arkipelag de l’agence d’architectes Archi5 de Montreuil. C’est la première fois qu’une agence française gagne un concours international à Stockholm, pour un projet aussi important. Il s’agit du plus grand projet urbain de la capitale suédoise, qui va s’étaler sur une période estimée de 10 à 15 ans, .
Situé dans la banlieue sud-ouest de Stockholm, le nouveau quartier Nya Årstafältet doit s’insérer dans un environnement existant. L’équipe française a séduit le jury parce qu’elle a bien compris les intentions de la Ville de Stockholm et parfaitement inséré son projet dans un environnement hétérogène en sachant faire des liaisons intelligentes avec les quartiers des années soixante et soixante-dix, et avec les halles de fruits et légumes situées à proximité. Le programme consiste en la construction de 4 000 logements répartis autour d’un parc de 33 hectares. Restent 45 hectares de bois et de prairies, lieux de promenades.
Sur les 57 dossiers de candidature provenant de onze pays, le jury avait sélectionné sept équipes pour concourir. L’agence française lauréate a été créée, en 2003, par cinq architectes dont Erik Giudice – né à Stockholm en 1971 de mère suédoise – formé à l’Ecole d’architecture de Paris Belleville et à l’Instituto Universitario di Venezia. Son origine suédoise, le fait qu’il connaisse parfaitement les réussites et les échecs des nouveaux quartiers de Stockholm – depuis le fameux « programme du million de logements » des années soixante – a permis à Erik Giudice de bien répondre aux préoccupations du cahier des charges de la Ville de Stockholm.
Jardins ouvriers maintenus
Le parc est situé dans une légère dépression recevant les eaux de pluie et déjà dotée d’un bassin. Le paysagiste Michel Desvigne, concepteur du parc, prévoit des plantations de pins, bouleaux et autres essences à définir destinées à créer des îlots – constituant une sorte d’archipel – futurs lieux de rencontres, d’échanges, d’animations culturelles et sportives. Le parc va naturellement attirer les habitants des quartiers existants et favorisera la création de liens entre anciens et nouveaux résidents, d’où son nom de parc urbain. Des jardins ouvriers présents sur le site seront maintenus et même développés, compte tenu de la proximité des halles de fruits et légumes. Ce sera une des originalités de ce parc urbain.
Un troisième partenaire, Elioth/losis Group, sera responsable des études environnementales du projet. La densité de la partie logements associant écoles et services sociaux est à la fois la condition de la réussite économique du projet – puisque la Ville de Stockholm vendra les lots aux constructeurs –et le facteur de réussite sociale par la création de liens entre les habitants. Les immeubles auront une hauteur moyenne de 6 à 8 étages, des immeubles plus hauts étant prévus en front de parc.
Cette première étape étant franchie, les architectes vont maintenant discuter avec les deux instances responsables de la Ville de Stockholm. Il y aura beaucoup d’allées et venues entre Stockholm et Paris – et beaucoup d’échanges par Internet – dans les années qui viennent.
