Infrastructures : Angers pilote la sobriété à distance

La métropole a attribué un marché public global de performance pour la conception et la réalisation d'un projet de territoire intelligent. La crise énergétique fait gonfler les économies espérées initialement.

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Fin 2019, Angers Loire Métropole a confié à un groupement porté par Engie (avec Ineo, Suez, le groupe VYV et La Poste) un marché public global de performance pour la conception et la réalisation d'un projet de territoire intelligent. L'investissement de 178 M€ HT sur douze ans (dont une tranche ferme de 121 M€) pourrait s'avérer salutaire pour les finances de la collectivité. A sa signature, le contrat prévoyait 101,2 M€ d'économies générées, mais « vu la situation actuelle, on sait que les gains dépasseront cette somme », fait remarquer Jacques-Olivier Martin, adjoint au maire d'Angers chargé de la voirie, du stationnement et des bâtiments. Comment ? En passant d'une gestion statique à une gestion dynamique. Jusqu'alors, les équipements en matière d'éclairage, d'arrosage ou de gestion des déchets fonctionnaient selon des programmations fixes. Grâce à des capteurs reliés à un centre de supervision, les services de l'agglomération pourront passer à une gestion adaptée aux besoins, en temps réel.

« Nous sommes dans une logique de sobriété et non de décroissance. L'objectif est de supprimer les consommations inutiles en les ajustant strictement aux besoins », résume l'élu. Le remplacement de près de 30 000 candélabres par des modèles à leds, plus économes, permettra de diminuer de 60 % la puissance installée. Sur ceux qui ont déjà été remplacés, les économies constatées atteignent 65 à 80 % grâce à la possibilité de paramétrer l'intensité lumineuse en fonction des besoins ou des situations.

Un arrosage selon l'humidité du sol. Cette gestion dynamique va permettre de réaliser 20 % d'économies en électricité et en gaz dans les 450 bâtiments publics (200 sont déjà équipés d'une gestion technique centralisée) et 30 % en eau dans les parcs et jardins grâce à des sondes mesurant l'humidité du sol pour adapter l'arrosage. Elle permettra également une optimisation de la collecte des déchets, une régulation de la pression d'eau dans les canalisations ou encore une plus grande souplesse dans la gestion des stationnements et des feux de circulation. « La totalité des capteurs sera déployée fin 2023, et l'outil sera pleinement opérationnel à l'été 2024 », assure Jacques-Olivier Martin.

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