Ile-de-France Vers la suppression progressive des passages à niveau

L'investissement pourrait atteindre 400 millions sur 10 ans

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Le passage à niveau de Ris-Orangis (Essonne) sur la RD31 est supprimé depuis le 21 juin. « L'affaire traîne depuis 1929. Cette suppression a été faite à la satisfaction de tous. Il y a eu des oppositions du côté de Draveil, mais cette affaire a été bien conduite », souligne Gérard Funès, vice-président du conseil général. Les travaux (12 millions d'euros) ont consisté à construire un pont-rails, la route passant sous les voies ferrées.

Dans une étude de l'Iaurif (Institut d'aménagement et d'urbanisme de la région Ile-de-France), ce passage à niveau de Ris-Orangis était désigné comme « le plus dangereux d'Ile-de-France ». En 10 ans, on a compté 14 accidents qui se sont soldés par 3 morts. Quelque 151 trains, dont certains du RER D, empruntaient ce passage à niveau. Et il était traversé par 12 378 véhicules/jour. Un fort trafic : la RD31 relie les deux rives de la Seine et rejoint la RN7.

« C'est le seul dossier où j'ai vu le préfet signer la DUP avec une telle célérité. Souvent, il la signe au 12e mois du délai légal d'un an. C'est dire l'importance publique du projet », remarque un élu essonnien. Les suppressions de passages à niveau permettent d'assurer la sécurité, d'éviter les bouchons, de limiter la pollution et de réduire la coupure urbaine.

Volonté politique

Le conseil régional a pris en main la suppression des passages en Ile-de-France. « Depuis le 21 juin 2000, j'ai fait passer la subvention régionale de 37,5 % à 75 %, le reste étant financé par Réseau ferré de France (RFF) et les collectivités territoriales. En prenant la partie Etat à notre charge, nous allons plus vite. Sur ce dossier, nous avons une véritable volonté politique », souligne Serge Méry, vice-président du conseil régional.

La suppression des passages à niveau se fonde sur deux critères principaux : le nombre de trains et le nombre d'accidents. « Une enveloppe spéciale de 6 à 8 millions d'euros, qui peut aller jusqu'à 10 millions d'euros, est affectée par le conseil régional à la suppression de ces passages à niveau les plus dangereux », poursuit Serge Méry.

41 passages à niveau très dangereux

Maître d'ouvrage, RFF fait les choix et dépense cette enveloppe. Tous les 3 à 4 mois, RFF et l'Iaurif, mandaté par la région, font le point sur la question. « Ce qui est essentiel pour l'efficacité et la rapidité des travaux, c'est que le chemin de fer et la route travaillent dans le même sens. Nous avons défini 41 passages à niveau très dangereux à traiter en priorité absolue », souligne Jean-Baptiste Ladiré, responsable des passages à niveau à RFF.

A 10 millions d'euros en moyenne par passage à niveau, l'investissement atteindra 400 millions d'euros en 10 ans. Les suppressions à venir sont les plus complexes.

La tâche est colossale, et il faut faire des choix. L'étude de l'Iaurif répertorie 600 passages à niveau en Ile-de-France, à 80 % situés en grande couronne. En 10 ans, on a enregistré 700 accidents qui ont entraîné 54 morts et 12 blessés graves.

Depuis 1989, le nombre des collisions a été réduit de moitié (10 en 1998). Le nombre de tués est lui aussi en baisse : 7 par an au début des années 1990, 4 en 1997 et 2 en 1998. Il reste que 130 passages sont qualifiés par l'étude de l'Iaurif de « préoccupants », dont 70 en catégorie 1 (« à traiter en priorité ») et 60 en catégorie 2.

Six suppressions sont prévues dans les prochains mois. En Seine-et-Marne : Roissy-en-Brie, Gretz-Armainvilliers. Dans l'Essonne : Gif-sur-Yvette (1 400 voitures, 153 trains parjour), Saint-Chéron, La Norville. Dans les Yvelines : Saint-Rémy-lès-Chevreuse.

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