L’école est le premier projet d’un quartier pensé à partir de parcelles longilignes perpendiculaires aux voies ferrées du RER. Elle s’inscrit dans les corridors transversaux qui relient les quartiers nord de la ville à son développement au sud. Le terrain triangulaire accueille un programme très dense qui s’est encore alourdi en cours d’études. Initialement, étaient prévues 8 classes, finalement 12 ont été réalisées (5 maternelles 7 élémentaires), et à terme, 15 classes sont envisagées, ce qui pourra poser un problème de cour de récréation… Compte tenu de la forme complexe du terrain, de la volonté d’ouvrir l’école vers le paysage en transformation, d’éviter de générer du bruit et des ombres pour les logements voisins, et pour répondre à la demande de faire évoluer l’édifice, les maîtres d’oeuvre ont conçu une architecture biomorphe qui se glisse à l’intérieur du périmètre en prenant lumière et vues. Outre la mise en oeuvre du bois pour l’ensemble de la structure, des principes dits passifs ont présidé à la conception du bâtiment et à sa configuration générale. Son positionnement nord/sud dégage une cour ensoleillée. Dimensionnée à partir des abaques solaires, une galerie généreuse – conçue comme une réinterprétation de l’oriel –, largement vitrée, permet de bénéficier des apports solaires en hiver quand les rayons sont bas. Pour assurer l’évacuation de la chaleur en été, le dispositif comporte des châssis ouvrants en partie haute. La toiture végétalisée à faible pente participe de la perception positive de l’équipement scolaire depuis les bâtiments environnants plus hauts que l’école ; cette toiture retient les eaux pluviales qui s’évaporent alors lentement sans aller encombrer les réseaux urbains. L’épaisseur du complexe de toiture confère une forte inertie thermique et acoustique au bâtiment. Le programme se répartit sur deux niveaux. Au rez-de-chaussée, la maternelle comporte 5 classes, en contact direct avec la cour de récréation par un vestibule accessible aux parents, et qui dessert la classe, les sanitaires et la pièce de repos. Les classes de l’école primaire sont au premier étage auquel les élèves accèdent depuis le préau par un grand escalier en bois à claire-voie. Outre les locaux d’enseignement, l’établissement comporte une salle à manger avec cuisine de réchauffage, deux bibliothèques, deux salles plurivalentes et deux salles d’informatique. Une cour de récréation protégée accueille les plus petits. Un préau et une cour plus vaste sont réservés aux élèves de primaire.
Une succession de portiques bois
À partir de la logique spatiale du bâtiment qui s’étire du sud au nord, séparant la cour de service d’un côté, de la cour de récréation de l’autre, un mode constructif spécifique au projet a été élaboré par les architectes. C’est une charpente en bois préfabriquée qui constitue la totalité de la structure de l’école. Celle-ci, en lamellé-collé de sapin blanc du Nord, est constituée de portiques, disposés tous les 1,50 m, tous différents. Ils constituent autant de vertèbres qui donnent sa forme à l’ensemble. Au regard des multiples variations dimensionnelles de cette ossature bois, ce projet n’a été réalisable que grâce à la numérisation des éléments constructifs. Le fichier informatique des architectes a été transmis au BET puis à l’entreprise Mathis qui en a déduit un modèle exploitable. Ces données ont été utilisées pour les découpes et assemblages des pièces de bois. La continuité entre conception architecturale et fabrication des composants de la structure permet aujourd’hui des gains de précision géométrique, de temps et de matière, qui ne sont effectifs que si l’entreprise organise méthodiquement la mise en oeuvre, ce qui a été le cas sur ce chantier.
LIEU : Le Bourget (93)
MAÎTRISE D’OUVRAGE : Ville du Bourget
MAITRISE D’OEUVRE : Hubert et Roy et associés, architectes. Bruno-J Hubert, et Michel Roy, architectes, Elyas Khouadja, architecte ; B. Bonijoly, G. Shanishev, architectes collaborateurs ; CET, BET TCE ; Avel, BET acoustique.
PROGRAMME : 12 classes
SURFACE : 2 880 m2 SHON
CALENDRIER : concours 2008, livraison juin 2011
COÛT : 4,8 M€
ENTREPRISES : Rabot-Dutilleul, gros-oeuvre ; Mathis, structure bois ; Derichebourg, fluides ; Rezza, électricité ; Sacer, VRD