C’était une banque, c’est désormais un foyer d’hébergement « post-cure », à savoir une structure d’accueil temporaire pour d’anciens patients de psychiatrie en phase de réadaptation. Un programme modeste pour une population fragile et difficile. Dans cet espace de resocialisation - le séjour dure un à deux ans au maximum -, les pensionnaires réapprennent les gestes de l’autonomie au quotidien avant de réintégrer leur famille. « Nous avons traité les lieux à la manière d’un petit hôtel en ville, avec ses chambres et son lobby, room service en moins, expliquent les architectes Valérie Vaudou et Laurence Allégret. Les patients entrent et sortent ainsi librement (avec des badges), mais doivent se vêtir pour accéder aux espaces de vie en commun. » Le programme s’organise en strates avec l’accueil, la restauration et le salon des familles au rez-de-chaussée, l’infirmerie et les salles d’activités thérapeutiques au premier étage, les chambres aux trois niveaux supérieurs et les bureaux en attique. Reste que, hôtel ou pas, le bâtiment répond aux exigences de sécurité incendie d’un hôpital (fluides médicaux en moins), ce qui a conduit à remanier intégralement la façade sur rue (accès pompiers). Dans les chambres, pas de plafond démontable ni de rideaux, et des ouvrants minimaux. En revanche, des couleurs vives « très éloignées du pastel habituel ». Défendu par la mairie d’arrondissement, ce projet a bénéficié de beaucoup de concertation et n’a pas suscité d’hostilité chez les riverains ni de recours des tiers. « Avant tout, c’est un équipement au service du quartier », expliquent les architectes.


