HAUT-RHIN Renaissance d'une ferme piscicole impériale

Le musée des poissons migrateurs

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La transformation de la première ferme piscicole du monde en maison du poisson, ouverte au public ce 6 juin dans la réserve naturelle de la Petite Camargue alsacienne (Haut-Rhin), semble taillée sur mesure pour les architectes muséographes Valérie Gobyn et Maurice Frey. Après la maison du vin à Colmar et la maison du pain à Sélestat, ils poursuivent leur pèlerinage aux sources, accompagnés à Saint-Louis par l'architecte mandataire Jacques Kuntz, de Mulhouse, et les professionnels de l'aquariophilie Les Naïades, d'Otrott (Bas-Rhin).

Avec cette maison du poisson, les muséographes ont tenu leur promesse : sous une forme féerique, accessible aux enfants comme aux scientifiques, restituer les connaissances encyclopédiques qu'ils ont accumulées en chemin. L'Histoire les a certes un peu aidés : la halle industrielle construite en 1852 par Napoléon III, pour favoriser le repeuplement des fleuves en poissons migrateurs, a conservé sa charpente en bois, ses canalisations en béton et son système de pompage de la nappe rhénane. Dans cet espace de 400 m2 dont les deux tiers conservent une vocation piscicole, la visite s'apparente à une promenade sur une passerelle de bateau en légère pente : les 4 % nécessaires aux personnes à mobilité réduite permettent de gérer deux niveaux et de tirer ainsi le meilleur parti de l'espace limité. « La principale contrainte technique résulte de l'identité d'un musée vivant dédié au monde aquatique : dans un espace humide, frais et obscur, nous avons voulu donner aux visiteurs à voir, sentir, toucher et écouter, tout au long du cheminement », souligne Valérie Gobyn.

Une greffe réversible

Comme à Sélestat et à Colmar, les muséographes ont sculpté eux-mêmes les éléments de décoration dans le béton. Pour les garde-corps, le thème aquatique de la visite a amené les serruriers à manipuler des cordages plutôt que du métal. Par respect pour le patrimoine, toutes ces interventions contemporaines ont respecté la règle posée par les concepteurs : « Nous avons conçu un projet totalement réversible », souligne Jacques Kuntz.

Fiche technique

Maître d'ouvrage : Petite Camargue alsacienne.

Maître d'oeuvre : Kuntz Architecture (mandataire), Frey Gobyn Architectes, parc aquarium Les Naïades.

Principales entreprises : BDW (gros oeuvre démolition), Boulanger (charpente métallique), Dattler (charpente bois), Heinrich (menuiserie intérieure), Herzog (serrurerie), Venturi (électricité).

Budget : 485 000 euros TTC.

PHOTO : Les architectes muséo-graphes ont voulu que la visite de cet espace de 400 m2 s'apparente à une promenade sur une passerelle de bateau.

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