Haut-Rhin : à Saint-Louis, le Campus amorce le quartier du Lys

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Le programme Campus est le premier à aboutir parmi les appels à projets lancés en 2023 pour les trois parcelles de la ZAC.

Pour partie au moins, le visage du quartier du Lys se dessine.

Ce secteur attenant à l'autoroute A 35 représente de longue date une opportunité d'extension urbaine pour Saint-Louis (Haut-Rhin) et son agglomération, dont le dynamisme est porté par le voisinage de Bâle (Suisse). Mais les incertitudes économiques, les stratégies changeantes de maîtres d'ouvrage nationaux et internationaux comme les foncières commerciales attirées un temps par ce territoire, ou encore des visions d'aménagement surdimensionnées avaient mis en suspens sa mise en route. Aujourd'hui, le mouvement repart. La concertation publique, organisée cet automne, doit déboucher en septembre prochain sur l'adoption simultanée par Saint-Louis Agglomération (SLA) des dossiers de création et de réalisation de la ZAC du Lys.

Quelque 145 000 m2 SP répartis sur trois grandes parcelles, contre 180 000 à 200 000 m2 préalable ment envisagés, seront développés sur 23 ha pour un montant de 12 M€. Sur les appels à projets lancés pour chacune d'elles par la communauté d'agglomération en 2023, un seul a pour l'instant abouti : un ensemble de 30 000 m2 a été attribué au groupement Vinci Immobilier-Demathieu Bard Immobilier.

Regroupement d'établissements de formation. Le nom de cette première emprise foncière annonce ses objectifs de programmation : « Campus » doit constituer un lieu de création et de regroupement d'établissements de formation supérieure, potentiellement dans le commerce-management, l'hôtellerie-restauration, la santé-alimentation, le numérique, l'environnement… « L'offre éventuelle d'habitat serait liée aux implantations de Campus, et donc tournée en priorité vers du logement étudiant. C'est elle qui devra s'adapter à la programmation principale, et non l'inverse », précise Isabelle Metery, directrice de l'aménagement et de l'urbanisme de SLA.

La collectivité et son mandataire, la SEM alsacienne Sers, envisagent de signer la promesse de vente avec le duo de promoteurs au cours du semestre, donnant ainsi le coup d'envoi des aménagements en vue de construire les bâtiments entre 2028 et 2030.

Suite à la révision du plan-guide, nombre de bâtiments verront leur hauteur ramenée à R + 2.

Ceux-ci pourront monter jusqu'à sept, voire huit étages, mais nombre d'entre eux verront leur hauteur ramenée à R + 2.

Ce point constitue l'une des révisions du plan-guide qu'avait rédigé l'équipe Urban Act, remplacée il y a un an dans sa mission de maîtrise d'œuvre urbaine par le groupement Egis (mandataire), Bik Architecture (urbaniste), Sortons du Bois (paysagiste) et RR&A (BET mobilités).

Voie verte renforcée. Entrés en jeu à un stade avancé d'avant-projet, ces acteurs concentrent notamment leur réécriture sur l'ajout d'éléments de développement durable. Ainsi, la modeste voie verte large de 3 m qui entoure le boulevard de l'Europe - épine dorsale du quartier - « sera remplacée par un alignement d'arbres et sera reconstituée de façon plus ample, à un endroit plus propice à la circulation de piétons et de cyclistes », décrit Jean-Yves Blind, paysagiste associé chez Sortons du Bois.

La nouvelle équipe veut aussi tirer parti du projet de passerelle qui sera édifiée au sud du quartier par la collectivité européenne d'Alsace. Au sein même du Campus, elle proposera des restructurations de voirie favorables aux mobilités douces et aux transports en commun en direction de la proche gare routière de bus, appelée elle aussi à se reconfigurer dans les prochaines années.

Une programmation coordonnée des zones économiques

Les deux autres secteurs de la future ZAC du Lys seront réservés, d'une part aux activités de loisirs, d'autre part au tertiaire et services. Sur ce point, Saint-Louis Agglomération souhaite « veiller à la cohérence et à la coordination » des affectations des zones économiques de son territoire, très convoitées par les entreprises. A Saint-Louis et dans sa périphérie, celle d'Euroeastpark est destinée aux PME et ETI mais ne compte aujourd'hui plus que 2 ha disponibles, tandis que le dernier lot du Technoparc sera occupé par un village d'entreprises porté par le groupe Duval.

Les développements plus conséquents peuvent émaner de Brownfields, retenu pour deux « écoparcs » : celui des « Trois Pays » en cours d'aménagement pour 30 000 m2 en cinq lots ciblés notamment vers l'industrie pharmaceutique, et le futur « 3i », anciennement Technoport, qui doit se déployer sur 70 ha dont 42 ha cessibles pour quelques projets de taille. Plus loin, à Sierentz, les 19 ha de la ZAC Gruen seront développés sous la houlette de Nexity Villes & Projets, désignée concessionnaire fin 2024.

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