François Loos, ministre délégué à l’Industrie, a assisté le 22 juillet au lancement d’une nouvelle expérimentation du WiMax, à Truchtersheim, petit village à 15 km de Strasbourg. La nouveauté consiste en l’installation, sur un pylône à très haute tension, d’une antenne WiMax, technologie de transmission par radiofréquences de l’Internet à haut débit, une première mondiale ! Réalisée par @rteria (filiale de RTE en charge de l’offre de transport du haut débit) en partenariat avec Alcatel, Altitude Télécom et Alsace Connexia, l’installation de Truchtersheim utilise le réseau de fibres optiques enroulées (technique de COE) sur les lignes de RTE. La base WiMax, hébergée par un pylône de la ligne de 225kV, récupère le flux Internet. Puis, elle le diffuse, grâce à une antenne également installée sur le pylône, dans un rayon d’une vingtaine de kilomètres.
L’expérimentation, dont le coût est estimé à 4 000 euros, est prévue pour un an. Elle permettra d’analyser les effets des lignes haute tension sur le flux Internet. Une dizaine d’utilisateurs, parmi lesquels l’entreprise de métallerie Hoenen, teste l’Internet haut débit dans une région qui n’en était pas encore pourvue. Pour André Merlin, directeur de RTE, cette initiative fait surtout office de carte de visite. « RTE dispose potentiellement du 3e réseau d’infrastructures en télécommunication derrière ceux des groupes France Télécom et Neuf-Cegetel, confie-t-il. Actuellement, 3 000 km de lignes sont déjà dotés de fibres optiques et notre objectif est d’atteindre 13 000 km d’ici à 2009. À 30 euros/m, nos coûts de déploiement s’avèrent très concurrentiels face aux solutions d’enfouissement classiques. Nous disposons aussi de près de 250 000 pylônes, points hauts très intéressants pour les opérateurs voulant un déploiement rapide en minimisant l’impact environnemental. »
Une réponse aux collectivités privées du haut débit. RTE pourrait équiper en haut débit deux tiers du territoire national. Si tel était le cas, l’opération deviendrait vite rentable car l’électricien investit 300 millions d’euros en fibres optiques pour ses propres besoins de surveillance. « Ces installations seraient amorties en 15 ans en les louant via @rteria, souffle André Merlin. Nous récupérerons alors 20 millions d’euros chaque année. Un montant infime comparé aux 4 milliards d’euros de notre chiffre d’affaires, mais toujours intéressant. »
