La hausse de la taxe foncière à Paris va permettre à la maire Anne Hidalgo d'établir un plan d'investissement pour la deuxième partie de sa mandature, une demande répétée de ses alliés écologistes et de l'opposition, a annoncé mardi 15 novembre son adjoint aux finances.
Le texte de l'exécutif voté lors du débat d'orientation budgétaire "permettra d'élaborer sereinement, maintenant que nous savons nos capacités d'autofinancement, un plan d'investissement pour la deuxième partie de la mandature (...) sur nos projets prioritaires", a déclaré Paul Simondon (PS).
Les écologistes, alliés turbulents des socialistes, et l'opposition réclament depuis des mois un programme d'investissement de la mandature (PIM), dans un contexte budgétaire assombri par les crises sanitaire et énergétique. Leur demande était à chaque fois repoussée par l'exécutif.
Mais lundi 7 novembre, Anne Hidalgo a annoncé une hausse de 52% de la taxe foncière pour les propriétaires parisiens, qui représentent un tiers des 2 millions d'habitants de la capitale. Cette hausse devrait rapporter environ 580 millions d'euros supplémentaires à la Ville dès 2023.
L'élue socialiste a ainsi renoncé à sa promesse électorale, en 2020, de ne pas augmenter les impôts locaux. "Je ne pourrai pas tenir cet engagement", a-t-elle reconnu en séance du Conseil de Paris, appelant les propriétaires parisiens à la "solidarité" pour lui permettre "de tenir un service public de qualité".
Passe d'armes avec le gouvernement
Elle a une nouvelle fois reproché au gouvernement l'augmentation de la contribution de solidarité imposée à la capitale: "Les contribuables payent 720 millions d'euros pour le budget de l'Etat", a-t-elle réaffirmé, alors que la dotation globale de fonctionnement reçue en retour "s'élève à 40.000 euros".
Le ministre des Comptes publics Gabriel Attal a de son côté balayé ces critiques, réclamant à Anne Hidalgo des "réformes de structure" et une meilleure maîtrise des "dépenses discrétionnaires de subventions, qui ont très fortement augmenté ces dernières années".
Les élus LR et apparentés, principal groupe d'opposition, ont boycotté le débat budgétaire, leur cheffe de file Rachida Dati fustigeant face à la presse une "politique de braquage des Parisiens".