Grand Paris : l'objectif de 70 % de déblais valorisés du GPE maintenu

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Sur les 24,7 millions de tonnes de déblais déjà extraits, 20,4 % ont servi à combler des carrières (ici, à Montmorency, dans le Val-d’Oise).

D'ici à 2030, le chantier du Grand Paris Express générera 47 millions de tonnes de déblais (hors ligne 14 sud), « ce qui représente, selon les années, entre 10 et 20 % de la production francilienne », a indiqué Bernard Cathelain, membre du directoire de la Société du Grand Paris (SGP), lors d'un point presse le 25 mai. Pour répondre à cet enjeu environnemental majeur, le maître d'ouvrage du nouveau métro s'est doté, dès 2012, soit cinq ans avant le début des travaux de génie civil, d'un schéma directeur de gestion des déblais. Il repose sur quatre piliers : caractérisation, traçabilité, évacuation et valorisation.

En application de la directive-cadre européenne n° 2008/98/ CE du 19 novembre 2008, la SGP s'est engagée à valoriser 70 % des terres. Sur les 24,7 millions de tonnes déjà extraites, seuls 49,4 % l'ont été, répartis entre les projets d'aménagement publics ou privés (25 %), le comblement de carrières (20,4 %), le recyclage en ciment, granulat, brique (2,3 %) et le réemploi sur site (1,7 %). Le reste a été déposé dans des exutoires. La SGP en a agréé 400, parmi lesquels 169 ont reçu des déblais, dont celui de Villeneuve-sous-Dammartin (Seine-et-Marne), exploité par ECT. « Ce site a fait l'objet d'une labellisation “valorisation paysagère” et a vocation à devenir un parc accessible au public, “Les Yeux du Ciel”, conçu par Antoine Grumbach. Mais, d'un point de vue réglementaire, il ne s'agit pas de valorisation stricto sensu. Si nous l'avions intégré dans nos calculs, nous dépasserions les 90 % de terres valorisées », a expliqué Bernard Cathelain.

Un lot spécifique pour la ligne 15 est. A ce stade, l'établissement public maintient son objectif de 70 % de valorisation sur la globalité du chantier. « L'évolution annuelle est positive avec un peu moins de 40 % des terres valorisées en 2019, 50 % en 2020 et 55 % en 2021 ; et cette tendance à la hausse se poursuit », a fait valoir le membre du directoire. Par ailleurs, dans les marchés de conception-réalisation en cours pour les lignes 15 ouest et 15 est, la SGP a fixé des objectifs très ambitieux : 75 % pour la première et 85 % pour la seconde. « Pour la ligne 15 est, nous avons mis en place un lot dédié à la gestion des déblais, hors marché de conception- réalisation. L'entreprise attributaire récupérera les déblais excavés, les stockera sur une plateforme, puis les valorisera », a-t-il détaillé.

La SGP souhaiterait aussi augmenter le taux de valorisation matière, qui s'établit donc à 2,3 %, correspondant aux déblais recyclés. « On parle de valorisation matière dès lors que le déblai est transformé pour être utilisé dans la production d'un écomatériau ou d'un écoproduit alors que, dans la valorisation volume, il est utilisé tel quel », a détaillé Thomas Gaudron, responsable de la gestion des déblais et de la valorisation à la SGP. Pour Bernard Cathelain, « ce résultat un peu faible » s'explique principalement par le peu de filières structurées pour traiter les déblais. D'où le lancement de plusieurs appels à projets afin d'identifier des partenaires industriels. « Le Grand Paris Express nous donne l'occasion de mener des expérimentations et de faire avancer un certain nombre de sujets », a-t-il rappelé.

Au final, la gestion des déblais du « chantier du siècle » devrait coûter entre 1 et 1, 5 Md €.

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