Après avoir transmis au Premier ministre, fin décembre, un plan d’optimisation permettant de réduire d’environ 10 % le coût à terminaison du Grand Paris Express, Thierry Dallard, président du directoire de la Société du Grand Paris (SGP), s’est attelé à un travail de calage des plannings des appels d’offres, ligne par ligne.
Sont concernées la ligne 16 et la 18 pour les lots 3, qui n’ont pas encore été lancés, la 17, la 15 ouest et la 15 est. « L’objectif est de lisser les appels d’offres afin que les entreprises soient toujours en capacité d’y répondre », explique Thierry Dallard.
La SGP veut ainsi éviter de lancer quatre ou cinq marchés de génie civil en même temps. « Toutes les entreprises ne pourront pas y répondre. Elles vont donc opérer des choix et nous allons nous retrouver avec une absence de concurrence. Or, notre souci est d’avoir le maximum de grandes entreprises qui candidatent sur le plus grand nombre de lots et en l’occurrence sur tous les lots », fait valoir le président du directoire.
Autre objectif : drainer davantage d'entreprises étrangères, afin de stimuler la concurrence, comme l'annonçait au moniteur Thierry Dallard. Une politique déjà visible : en octobre 2018, c'est l'italien Salini-Impregilo, associé à NGE, qui avait emporté le deuxième marché de la ligne 16 ("lot 16-2"). En début d'année, Demathieu Bard, mandataire d'un groupement à forte coloration européenne (Implenia, Impresa Pizzarotti, des filiales du géant néerlandais Royal BAM), remportait le lot 17-1.
A une condition toutefois : "pour une entreprise européenne, il faut un partenaire local [français, NDLR]".
Dialogue avec les entreprises
Pour chaque ligne, le maître d’ouvrage du GPE essaie donc de déterminer à quel moment lancer les marchés et les notifier. Pour cela, il marie trois éléments : la concomitance des marchés ; les délais nécessaires pour permettre aux équipes de basculer d’un chantier à l’autre et la taille des lots.
Ce travail s’effectue en dialogue avec les entreprises, qui sont notamment consultées sur leur capacité à mobiliser les moyens humains nécessaires. « L’enjeu est de définir un calendrier qui procure aux entreprises une visibilité sur cinq ans et leur donner ainsi la capacité de prévoir les ressources et les embauches », indique Thierry Dallard.
Tous les appels d’offres signés avant les JO de 2024
« Les différents scénarios sur lesquels nous planchons respectent l’intégralité de la feuille de la route fixée par le gouvernement en février 2018. Tous les appels d’offres seront signés avant les Jeux olympiques de 2024 », ajoute le président du directoire.
Le rapport d’audit remis à l’été
Cet ajustement des calendriers devrait s’achever en avril, de manière à pouvoir être transmis à la société PwC. Depuis l’automne dernier, celle-ci est chargée à la fois par le conseil de surveillance et par le directoire d’un audit technique et financier du fonctionnement de la SGP.
PwC devrait rendre son rapport à l’été, qui sera alors présenté au conseil de surveillance de la SGP de juin ou de septembre.
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