Grand Ouest : les bailleurs sociaux font le grand saut énergétique

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Près du Mans, Sarthe Habitat a intégré dans l’appel d’offres cet ensemble de 82 logements sociaux.

Si, selon l'architecte Rudy Ricciotti, « l'architecture est un sport de combat », « la rénovation est un sport collectif », estime Sébastien Delpont, directeur d'EnergieSprong France et directeur associé de GreenFlex (groupe Total). Pour la première fois en France, à l'initiative de l'Union sociale de l'habitat (USH) des Pays de la Loire, 14 bailleurs sociaux ligériens et bretons ont lancé une vague de réhabilitation massive - plus de 2 000 logements concernés - selon l'approche EnergieSprong (1). Initiée aux Pays-Bas en 2012 et déployée en France depuis un peu plus de trois ans par GreenFlex, cette démarche vise, comme son nom néerlandais l'indique, à littéralement effectuer un « saut énergétique » : des rénovations très performantes et à grande échelle deviennent possibles grâce à la préfabrication et à l'industrialisation qui permettent d'en réduire les coûts.

Confortés par les conclusions positives d'une étude de faisabilité sur 16 000 logements, ces bailleurs ont créé une centrale d'achat commune, dénommée « Mutualisation d'achat au service de l'habitat » (Mash). Ils ont lancé un appel d'offres sous la forme d'un dialogue compétitif le 13 novembre dernier, et un webinaire est organisé le 27 novembre avec les entreprises intéressées. Cette consultation s'inscrit également dans l'objectif plus large de faire monter en compétence les entreprises. Elle rejoint en cela une série d'initiatives : concours national de l'innovation lancé par EnergieSprong, création en 2019 d'un club d'entreprises ligériennes (lire « Le Moniteur » du 6 novembre 2020, p. 30).

« La filière au rendez-vous ». De leur côté, quelques bailleurs ont déjà expérimenté l'approche avec des opérations pilotes. C'est le cas de Neotoa, qui a rénové en 2019 quatre logements individuels selon cette méthode à Ossé-Châteaugiron (Ille-et-Vilaine), ou de Podeliha, qui a initié, en avance de phase, une opération de rénovation de 32 logements dans le quartier Monplaisir, à Angers. « La filière est au rendez-vous, se félicite Pierre Grange, directeur du développement et du patrimoine de Podeliha. A la première remise d'offres, nous avons reçu cinq réponses qui formaient un panel assez représentatif des entreprises du territoire. »

Cette première vague de 2 000 logements a été divisée en quatre lots d'environ 500 locatifs, regroupés selon leur proximité géographique, leur typologie architecturale (modèle de toiture, mitoyenneté… ) ou le type d'habitation (pavillons ou appartements). « Nous y croyons tellement que nous avons intégré 508 logements dans la démarche », témoigne Bruno Madelaine, directeur du patrimoine de Maine & Loire Habitat. Et d'ajouter : « Même si elles sont coûteuses, ces opérations de rénovation s'équilibrent, pour la première fois, sur trente ans grâce aux aides, au forfait énergie demandé à nos locataires ou à la revente d'électricité photovoltaïque. »

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