A l’horizon 2025, les échanges d’électricité entre la France et l’Espagne atteindront les 5 GW, contre 2,8 GW aujourd’hui. «En hiver, la France a importé 2,5 GW d’Espagne, explique Erik Pharabord, délégué régional Sud-ouest de RTE et, en cas d’intempéries, le réseau espagnol soutient son homologue français. Mais l’enjeu du projet «Golfe de Gascogne» dépasse les situations de crise; cette future interconnexion accompagne la transition énergétique. «On peut mutualiser l’énergie produite et utiliser au mieux les ressources renouvelables», précise Erik Pharabord. Et ainsi utiliser l’énergie éolienne produite de manière plus importante en Espagne et ne pas pousser les centrales thermiques françaises lors des pics de consommation.
280 km de liaison sous-marine
La particularité de cette interconnexion de 370 km est d’être la première essentiellement sous-marine. L’aire d’étude déterminée par le préfet de Gironde part de Cubnezais (Gironde) et s’élargit progressivement jusqu’à l’océan entre Lacanau et le Porge (Gironde). En mars 2018, à l’issue de la concertation, un fuseau de 100 mètres de large sera proposé par le préfet. Passer par l’océan «permet d’éviter d’avoir à renforcer tout le réseau entre Bordeaux et l’Espagne et le passage en souterrain entre Bordeaux et la façade maritime est plus acceptable que les lignes aériennes», indique le délégué régional Sud-ouest de RTE. Au total, cette nouvelle connexion correspond à 80 km entre Cubnezais et l’océan, à 280 km de liaison sous-marine et à 10 km de liaison aérienne jusqu’à une autre station de conversion à Gatika, dans le Pays Basque espagnol.

Trois ans de travaux
Différents types de travaux sont prévus dans le projet «Golfe de Gascogne». La création d’un poste de conversion à Cubnezais, tout d’abord, pour passer du courant alternatif au courant continu en souterrain; la création d’une chambre de jonction (pour relier deux tronçons de câble) afin de passer de la ligne terrestre à la ligne maritime; l’installation du câble en mer, déroulé par un navire câblier et la création de tranchées dans les fonds sableux et d’enrochement dans les fonds rocheux pour l’enfouir.

RTE prévoit trois ans de travaux pour réaliser l’interconnexion entre la France et l’Espagne et 1,75 milliard de coût avec une subvention de l’Union européenne pouvant s’élever à 40 % et un investissement plafonné à 500 millions d’euros pour RTE, afin de ne pas impacter le coût de l’électricité. Les coûts seront répartis de manière égale entre les deux pays.
Plus d’informations sur la concertation publique sur le site www.inelfe.eu.