Geps Techno développe des bouées énergétiques pour les câbles sous-marin de Meta

Le cabinet d’ingénierie Geps Techno, basé à Guérande, développe avec Meta (ex-Facebook) des bouées pour alimenter les câbles internet sous-marins en électricité. En perspective : un pilote en 2026 et un déploiement industriel en 2028.

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La bouée conçue par Geps Techno hybride solaire, éolien, houlomoteur et batterie pour alimenter les câbles sous-marins de Meta.

Ils ont d’abord cru à une blague : en 2018, le cabinet dingénierie guérandais Geps Techno est contacté par Meta (ex-Facebook) qui lui demande de creuser l’une de ses problématiques. L’entreprise ligérienne est spécialisée dans les systèmes d’autonomie énergétique en mer qui alimentent notamment des bouées de collecte de données pour les services de Météo-France ou la Défense. Elle a également aidé l’entreprise nantaise Lhyfe à développer la première installation de production d’hydrogène en mer et travaille avec le groupe Legendre sur Dikwe, une digue portuaire.

Câbles nouvelle génération

Meta veut déployer entre les Etats-Unis et l’Europe de nouveaux câbles internet sous-marins capables de transférer dix fois plus de données que les infrastructures actuelles mais également beaucoup plus gourmands en énergie. « Les câbles sous-marins sont habituellement alimentés par l’une de leurs extrémités, explique Olivier Cuny, directeur commercial de Geps Techno.  Mais ici, la distance et la demande en énergie sont trop importantes pour cette architecture classique. »

Relais d’énergie

Meta a donc besoin d’une source d’énergie complémentaire au centre de son câble. C’est-à-dire en plein milieu de l’Atlantique. « Celle-ci viendra alimenter des répéteurs situés sur le chemin du câble qui compenseront l’atténuation naturelle de la lumière dans la fibre optique », détaille Olivier Cuny. Geps Techno a donc conçu une bouée de 35 m de long produisant de l’électricité grâce à des panneaux solaires, une éolienne à axe vertical et l’énergie des vagues.

Lisser la production

Au total, une puissance de 30 kW. « Le challenge, c’est d’arriver à les produire de manière continue, en mer, loin de tout », explique le directeur commercial. Une batterie vient compléter le système pour compenser la variabilité des différentes sources d’énergies et lisser au maximum la production. La question de l’exploitation et de la maintenance est également cruciale : Geps Techno utilise une bouée du bassin d’essais de l’Ecole Centrale de Nantes pour évaluer la fréquence de visite et le niveau de sécurité nécessaires.

Antenne Starlink

Pour assurer une opérabilité à distance efficace de sa bouée, Geps Techno teste également une antenne Starlink (SpaceX). « Elle offre une bande passante très puissante pour le même coût qu’un satellite classique, ce qui nous permet de monitorer en temps réel le statut de tous nos équipements », constate Olivier Cuny.

Le marché des Gafam en vue

Les études de Geps Techno devraient aboutir à un pilote en 2026 dans un lieu qui reste à définir, avec la perspective d’un déploiement industriel en 2028. Pour l’entreprise guérandaise, c’est un vaste marché potentiel qui s’ouvre car l’ensemble des Gafam utilisera les câbles de nouvelle génération et rencontre donc les mêmes besoins que Meta. « Notre bouée est la solution la plus crédible pour répondre à cette problématique », estime Olivier Cuny.

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