Lancée dans un double processus de gestion de la baisse de la demande - la PPE 3 prévoit une réduction de près de 30% de la consommation d'énergie finale d'ici 2030 et de un passage de 60 à 40% de la part d'énergie fossile - et de la croissance des exigences de décarbonation, la filière gaz française se doit de miser sur les solutions renouvelables et bas carbone. « Les acteurs de la filière vont jouer dans les années à venir un rôle croissant et essentiel pour l'atteinte des objectifs de neutralité carbone de la France et de l'Europe fixés par l'Accord de Paris en 2015 », assure Frédéric Martin, président de France Gaz, associaiton qui représente la filière gazière française. « Le mix gazier sera 20% décarboné en 2030 et 100% décarboné en 2050 grâce au développement de la méthanisation et de nouvelles filières de production, comme la pyrogazéification, la gazéification hydrothermale et le "Power-to-methane" », anticipe-t-il.
Dans ce contexte, France Gaz a commandé à Xerfi Specifics et Blunomy une étude sur les entreprises (conception, construction, développement, gestion des unités de production de gaz) de la filière. Présenté le 28 janvier, le premier « Baromètre des entreprises des gaz renouvelables et bas carbone » permet de mesurer leur dynamique de croissance dans leur domaine .
1,1 Md€ de chiffre d'affaires
« Nous avons recensé l’ensemble des entreprises de la filière - 570 - réparties sur plusieurs activités (ingénierie, équipements, maintenance, intrants, construction, réseaux, formation) puis nous avons affiné le périmètre pour nous concentrer sur 2 cercles autour des producteurs, soit 306 entreprises dans les domaines de l'équipement, de la maintenance, du développement et de la construction des installations et les acteurs des réseaux. 145 ont répondu », a expliqué Jérémy Robiolle de Xerfi.
Bilan : les entreprises des premiers cercles de cette filière « gaz vert », 2120 emplois directs, pesaient, en 2023, 1,1 Md€ de chiffre d'affaires, à 89% réalisé en France, et ont généré 20,5 M€ de retombées fiscales. Un poids appelé à s'accroître : les perspectives 2023-2026 font en effet état d'une croissance de 19,8% du chiffre d'affaires et de 18,4% des emplois.
Industrialisation
« Ces entreprises sont un atout pour le développement des territoires : elles investissent, produisent localement avec des équipements majoritairement français (70%) », a confirmé Jérémy Robiolle.
« Ce baromètre confirme que sommes en phase "d’industrialisation" dans nos territoires, avec le développement d’une filière extrêmement challengée notamment sur les coûts. Ce n'est pas un problème, nous prônons la compétition et le libre choix énergétique. Mais pour que la dynamique se poursuive, il faut lever certains freins. Nous espérons d'abord que les trajectoires énergétiques 2030-35 de la PPE 3 seront confirmées. Ensuite, il faudra assurer une stabilité des dispositifs de soutien au financement afin de donner de la visibilité aux projets - qu'il faudra par ailleurs faciliter réglementairement », a plaidé Frédéric Martin en conclusion.