Frédéric Utzmann, président de France Energie Nouvelle : Les PME « vertes » veulent faire entendre leur voix

Frédéric Utzmann, président de Certinergy est également le président d'un collectif créé en novembre 2012 sous le nom de France Energie Nouvelle. Ce "syndicat  des PME vertes" qui cherche a rassembler jusqu'à 150 PME adhérentes et 2000 emplois au moins (il en compte environ 500 aujourd'hui) compte bien faire entendre sa voix auprès des Pouvoirs publics et de la représentation nationale.

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Frédéric Utzmann, président de France Energie Nouvelle

Quelles motivations ont conduit à la naissance de France Energie Nouvelle, en plein lancement du débat sur la transition énergétique ?

« Ce collectif, qui veut défendre l’énergie nouvelle de la France, est le résultat d’une rencontre entre entrepreneurs du secteur des cleantechs au sens large : efficacité énergétique, énergies renouvelables, environnement et mobilité. Une quarantaine d’entrepreneurs ayant le sentiment qu’en tant que responsables de PME, ils étaient un peu ignorés dans tous les débats publics. Ceci alors même que les Pouvoirs publics souhaitent le développement de ces filières.

Mais les organisations professionnelles et organismes représentatifs de ces secteurs défendent essentiellement les intérêts des plus grands groupes et face aux géants internationaux que la France a la chance d’avoir dans tous les domaines concernés, il est bien difficile de se faire entendre. D’où l’idée de se rassembler avec un dénominateur commun d’être des PME dotées de chiffres d’affaires inférieurs à 50 millions d’euros et avec l’objectif de défendre une filière et/ou une technologie. Il ne s’agit pas de faire du lobbying, il s’agit de défendre l’existence et la croissance des PME vertes. »

Qu’attendez-vous du débat sur la transition énergétique ?

« Du débat ou des Pouvoirs publics ? Le débat, nous y participons à la fois dans le collège des entreprises au sens large et dans le groupe d’experts présidé par Alain Grandjean. Mais, face au temps de travail accordé sur des questions très complexes, nous avons le sentiment que les choses sont déjà un peu écrites. Aux Pouvoirs publics, nous avons une série de mesures concrètes à proposer, qui reposent sur le constat suivant : en France, le système de soutien à l’innovation est plutôt bien fait, le vrai problème c’est l’accès aux marchés, encore une fois trop souvent réservé aux grands acteurs.

Nous demandons la création d’une commission ou d’un groupe de travail pour réfléchir à une réforme du code des marchés publics, qui pourrait aller jusqu’à imposer d’une manière ou d’une autre qu’une part des achats soit contractée auprès des PME. Autre suggestion : la mise en place, à l’instar de France Digitale pour le numérique, d’un véritable organe d’échanges entre entrepreneurs, entreprises, investisseurs et puissance publique. Nous souhaitons d’autre part la création d’un label « Jeune Entreprise Verte », à l’image de ce qui existe pour la « Jeune Entreprise Innovante », de manière à pouvoir y accrocher un certain nombre de mesures de soutien à la filière de la croissance verte. Le collectif réfléchit aussi à la mise en place d’un tarif d’achat universel pour les énergies renouvelables, qui n’aurait pas vocation à remplacer ceux existants mais à permettre à des technologies émergentes, d’avoir également accès à une valorisation de leur énergie. Il s’agirait d’amorcer la croissance de ces filières quitte à limiter le volume du tarif d’achat. Enfin, comment borner la stabilité juridique qui fait tant défaut en France ? Il y a là un mécanisme à inventer pour restaurer la confiance, nécessaire pour permettre de financer la croissance de nos secteurs. »

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