La Ville a organisé, le 24 juin, un débat public avec les dix architectes de la consultation sur le Grand Paris. Quelles suites va-t-elle donner à leurs propositions et quel sera le rôle de l’Apur ?
La réunion du 24 juin était la quatrième rencontre organisée par la Ville dans le cadre de la concertation engagée avec les habitants sur leur vision de la ville de demain. Elle visait à croiser la démarche des citoyens avec celle des architectes sur le devenir de la métropole parisienne.
Ce débat public était aussi une façon de permettre aux Parisiens de mieux s’approprier les travaux des architectes. La Ville se montre très soucieuse de faire partager cette production foisonnante.
A la demande d’Anne Hidalgo et de Pierre Mansat, nous avons présenté les résultats de la consultation aux élus parisiens en nous appuyant sur notre « Petite synthèse du Grand Pari(s) de l’agglomération parisienne » (1). Nous intervenons aussi devant les directions et les services municipaux. Par ailleurs, avec l’IAU (2) et la Cité de l’architecture, nous sommes très sollicités par les communes et les départements franciliens pour organiser des débats ou des visites de l’exposition sur le Grand Paris (3).
Comment est née la « petite synthèse du Grand Paris » ?
Avec les rendus des premiers travaux des équipes, en décembre, on s’est rendu compte que la production allait surtout présenter une image des dix projets. Nous avons donc voulu livrer un outil transversal donnant des clés pour comprendre les propositions des équipes avec l’idée de le publier très rapidement après le rendu final. Nous avons aussi pensé que cet ouvrage serait un moyen de relancer le débat. Nous l’avons articulé autour de cinq thèmes (faire métropole ; métropole douce ; vers un urbanisme de mutation, d’adaptation, de recyclage ; des lieux aux liens ; la nature partenaire de la métropole) et de 14 propositions qui nous semblent symboliques des thèmes retenus.
Quelles propositions ont surtout retenu votre attention ?
Les copies font ressortir le fait que le tissu de la petite couronne est un tissu pavillonnaire et que c’est là où se trouve la ville du XXIe siècle. D’ici à 2050, les constructions neuves ne représenteront que 10 % du total. La métropole est déjà constituée à 90 %. Si on ne travaille pas sur ce tissu existant, on ne répondra pas aux critères de l’après-Kyoto. Les propositions sur les déplacements m’ont aussi beaucoup intéressé. En particulier, celle de l’équipe Jean Nouvel/Jean-Marie Duthilleul de créer un réseau rapide (train ou monorail), cadencé, maillé avec le réseau de plus petite échelle. Cette approche des déplacements par la notion de service est vraiment novatrice. A côté de ces propositions nouvelles, beaucoup d’idées avancées par les équipes étaient déjà partagées par de petits cercles. La consultation arrive à un moment où elle joue un rôle de catalyseur. Certaines de ces idées, par la mise en scène qui en est faite, peuvent devenir de vrais projets.
Et parmi les propositions qui concernent Paris...
Il y a clairement des propositions relatives à la Seine, aux gares, à la « couronne » sur lesquelles nous allons travailler. Des décisions seront prises à l’automne ou dans l’année qui vient. Cette phase d’appropriation est nécessaire. Il faut savoir prendre un peu de temps.
Le 29 avril, Nicolas Sarkozy a annoncé la création d’un « Atelier international du Grand Paris » avec les dix architectes, l’Apur et l’IAU ? Où en est-on ?
Cette proposition a été accueillie favorablement par la Ville, la région et les deux agences, et l’idée que Paris Métropole soit dans les cogérants a été acceptée. L’Apur et l’IAU ne veulent pas constituer une onzième équipe mais elles sont bien placées pour organiser le travail des équipes, jouer les « go-between ». Les discussions ont démarré difficilement car la proposition de l’Etat de créer un établissement public d’aménagement a été mal acceptée, mais elles se poursuivent et nous espérons qu’elles déboucheront assez vite.