Quatre lycées professionnels, quatre collèges, deux entreprises autour d’un ouvrage en bois local. En mobilisant et fédérant autour d’un même projet, Fibois Hauts-de-France a réussi le pari de toucher plus de 500 jeunes aux métiers de la construction.
A la manoeuvre de ce projet pédagogique expérimental, Cathy Nowak, alors chargée de mission formation-emploi-RH au sein de l’association qui fédère les 12 interprofessions régionales de la filière forêt-bois. "En 2019, lors du lancement de cette opération, nous voulions un projet pour faire ruisseler les compétences et créer du lien. Nous avons choisi celui de la Tiny house car elle relie bon nombre de compétences : structures, aménagement intérieur, fluides divers, plomberie, électricité", se remémore-t-elle.

Avantage de cette petite maison, "c’est un objet ludique via lequel nous voulions montrer aux collégiens les métiers du bois et par extension ceux du bâtiment. En somme, une cabane pour parler aux plus jeunes".
Au terme d’un appel à manifestation d’intérêt, quatre lycées, eux-mêmes adossés à quatre collèges, sont finalement retenus : l’EPIL avec le collège privé Immaculée Conception de Seclin se charge des plans d'exécution ; à Lumbres, le lycée professionnel Bernard Chochoy avec le collège Albert Camus prend en main la structure; à Calais, le lycée professionnel Normandie Niemen, en association avec le collège Jean Jaurès pilote l’aménagement intérieur tandis qu’à Etaples, le lycée professionnel Jules Verne avec le collège Jean Moulin de Berck s’occupe des réseaux électriques.
Un vrai travail d’orchestration entre ces acteurs, parfois éloignés de plusieurs dizaines de kilomètres, se joue alors. En appui, deux entreprises se sont portées partenaires pour accompagner les jeunes dans la construction de la Tiny house. Toutes deux basées à Preures sur la Côte d’Opale, Lavogez et CBCO (Goudalle Charpentes) ont joué le jeu de la transmission des compétences et fourni une partie des matériaux. Prévu pour un montant de 25 000 euros, le budget a cependant dû être augmenté de 30% en raison de la hausse du prix des matières premières.

Phénomène d’identification
Au global, plus de 500 jeunes ont pu être sensibilisés aux métiers du bâtiment via la Tiny house. Une fierté pour Cathy Nowak. "Voir des lycéens expliquer avec passion leur métier aux collégiens a un réel impact, il s’opère un véritable phénomène d’identification !", se réjouit-elle.
Stoppé en 2020 en raison de la pandémie de Covid, le programme qu’il a fallu mener sur plusieurs années, a repris de plus belle et se terminera en 2024. A la suite de son passage sur le Forum Bois Construction cette semaine à Lille, la Tiny house rejoindra les locaux du lycée calaisien, son point de chute pour être achevée. Elle sera alors mise à disposition d’établissements souhaitant la visiter et s’inspirer de la démarche. Avant, in fine, d’être remise gratuitement à une association de lutte contre le mal logement.
Pour aller plus loin : https://www.tinyhouse-fiboishdf.com/