Les collectivités locales franciliennes n'avaient pas affiché une aussi bonne santé financière depuis longtemps. Tous les indicateurs sont au beau fixe et devraient se traduire par la confirmation de la reprise des investissements amor- cée en 1998.
Tout d'abord, l'épargne disponible est en augmentation de près de 9 %, atteignant 11 milliards de francs dans les budgets consolidés de 1998, indique le Crédit local de France-Dexia, dans sa dernière no- te régionale de conjoncture : 1,6 milliard pour les communes (hors Paris), 3,5 milliards pour les départements, 4,2 milliards pour la région, 1,8 milliard pour Paris. L'épargne de Paris, qui s'est par ailleurs nettement désendettée, est en augmentation de 18 % en 1998 par rapport à 1997.
A noter également, les recettes fiscales sont en nette hausse : elles passent, sur la même période, de 82 à 87 milliards pour l'ensemble des collectivités, malgré une modération de la pression fiscale, classique en fin de mandat. Cette hausse s'explique en grande partie par la reprise de l'immobilier et l'augmentation des recettes perçues au titre des droits de mutation.
Cette bonne santé financière s'est traduite par la hausse des dépenses d'investissement, l'an dernier, pour toutes les collectivités locales, à l'exception de Paris (3,7 milliards, en baisse de 6 % par rapport à 1997). L'investissement des communes de plus de 10 000 habitants est en augmentation de 10,9 % (12,2 milliards) ; celui des départements, de 2,9 % (8 milliards) ; celui de la région, de 3,1 % (9,4 milliards). Et l'évolution prévisionnelle des dépenses d'investissement des collectivités locales franciliennes s'inscrit aussi à la hausse dans tous les budgets primitifs 1999. Au total, elles prévoient une augmentation de 7,6 % de leurs dépenses d'investissement, qui passe-raient de 33,5 milliards (prévisions des budgets primitifs 1998) à 36,1 milliards.
Les dépenses d'équipement brutes des communes de plus de 10 000 habitants devraient dépasser la barre des 10 milliards de francs cette année si le taux de réalisation des dépenses inscrites dans les budgets primitifs est comparable à celui des années précédentes (95 % en moyenne). Elles devraient ainsi retrouver, voire dépasser, le niveau d'investissement de l'année 1993. Ces investissements devraient surtout s'orienter vers des dépenses de mise aux normes environnementales (eau, déchets...), de sécurité dans les bâtiments accueillant du public, et également l'entretien du patrimoine, la politique de la ville, sans oublier des postes classiques comme les dépenses de voirie, indique le Crédit Local de France-Dexia.
GRAPHIQUE
Evolution des dépenses d'équipement brutes des communes de plus de 10 000 habitants
La reprise de l'investissement enregistrée en 1998 devrait se confirmer cette année, et ainsi dépasser la barre des 10 milliards de francs.