Des factures qui flambent et des investissements qui gèlent. Le choc « thermique » redouté pour les maîtres d’ouvrage gagne la Bourgogne-Franche-Comté.
Les orientations budgétaires du conseil régional soumises au vote des élus en assemblée plénière ce jeudi 15 décembre suivront ce cap sans équivoque : pas de lancement de nouveau projet durant le premier semestre 2023. « Ce ne serait pas responsable de le faire compte tenu du brouillard dans lequel nous sommes », a appuyé la présidente (PS) de région Marie-Guite Dufay mercredi en préambule des débats, en référence aux incertitudes sur le niveau des dépenses de fonctionnement.
Dans un premier temps l’an prochain, « nous n’inscrirons que les investissements correspondant à des « coups partis », déjà engagés », a explicité l’élue, ce qui représente un encours somme toute conséquent de 600 millions d’euros, pour la maintenance des trains express régionaux (TER), l’amélioration des lycées, les contrats territoriaux avec les collectivités de proximité ou encore les mesures de relance contenues dans le Plan d’accélération de l’investissement régional (Pair).

Revoyure pour la décision modificative
Mais les dossiers en instance attendront des jours meilleurs. Car les actuels sont assombris par plusieurs hausses : surcroît des dépenses d’exploitation des trains express régionaux (TER) à hauteur de 58 millions d’euros supplémentaires, denrées alimentaires et chauffage des lycées, relèvement des taux d’intérêt, etc. L’addition finale atteint 109 millions d’euros, soit l’équivalent de près de la moitié de l’épargne brute du conseil régional. Les recettes progressent certes au global, sous l’effet, cette fois-ci bénéfique, de l’inflation pour les encaissements de TVA, mais de loin pas au niveau de la croissance des dépenses. Au solde, la région se retrouve avec un « manque » de 92 millions d’euros pour 2023, selon ses calculs.
Le budget primitif pour l’ensemble de 2023 comprendra, dès lors, des nouveaux engagements de façon « limitée et priorisée » selon l’exécutif régional. Celui-ci garde l’espoir d’évolutions favorables d’ici au vote de la décision modificative n°1 prévu en juin. Notamment, si la SNCF obtenait un « bouclier tarifaire » pour l’achat de l’électricité, dont elle ferait alors bénéficier la région au titre de leur convention TER commune.