Enea-consulting estime l'accompagnement complet d'un ménage en précarité énergétique à près de 17 000 euros (Kit éco énergie à 100 euros + diagnostic énergétique à 300 euros + accompagnement en ingénierie financière et technique à 1000 euros + travaux de rénovation à 15 000 euros). Dés lors, accompagner les 2,1 millions de propriétaires occupants identifiés comme touchés par la précarité énergétique coûterait près de 35 milliards d'euros.
Aujourd'hui, la lutte contre la précarité énergétique repose sur les aides de l'Anah et du programme « Habiter Mieux » (financé en partie par les certificats d'économies d'énergie). Ces dispositifs peuvent être complétés par des aides des collectivités locales, des CAF, des CNAV, de la MSA et de l'Etat via le Crédit d'impôt. Le prêt à taux zéro ou le prêt CAF concourent également aux besoins de financement pour ces travaux. Demain, la lutte contre la précarité énergétique pourrait s'appuyer aussi sur la mise en place de la tarification progressive de l'énergie (plus je consomme, plus le prix du kWh monte) et le « chèque énergie ».
La tarification progressive de l'énergie, censurée par le Conseil constitutionnel en avril 2013 et dont une nouvelle version pourrait être proposée au printemps 2014, dans le cadre de la loi sur la transition énergétique, « peut conduire à favoriser la maîtrise de la consommation des ménages » mais « reflète très mal la réalité des coûts du système électrique », explique Enea-Consulting en précisant que « les moyens de pointe sont par exemple beaucoup plus chers et polluants que les moyens de base ».
Enea consulting appelle également à la prudence concernant la mise en place de « chèques énergie », action défendue par des acteurs de la lutte contre la précarité énergétique. Similaire à la prime à la cuve mais pouvant recouvrir l'ensemble des énergies (et non pas uniquement l'électricité et le gaz comme pour les tarifs sociaux), il serait versé automatiquement à tous les ayants droit. Pour Enea consulting, « si le mécanisme est simple à mettre en œuvre, il présente toutefois le risque de traiter le problème de précarité en général sans vraiment se concentrer sur la précarité énergétique, ni amener à une diminution durable de la consommation des bénéficiaires ».