Filière : le biosourcé se construit (enfin) un avenir dans les Hauts-de-France

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A l'instar du haut-savoyard TH qui implante une usine dans l'Aisne, plusieurs sociétés de construction hors site en matériaux biosourcés s'installent ou envisagent de s'installer dans les Hauts-de-France. Leur avenir sera-t-il plus radieux que celui d'autres spécialistes contraints de mettre la clé sous la porte comme Smart Module Concept, Ramery Construction Bois ou plus récemment Activ Paille ?

« Il y a quelques années, les groupes de gros œuvre comme Rabot Dutilleul, Ramery ou Sylvagreg ont racheté des entreprises réalisant du hors-site. Cela n'a pas fonctionné car cette manière de construire impose de travailler en amont des projets, avec de surcroît des besoins en fonds de roulement élevés. Contrairement au béton, payé après la livraison du matériau, le bois doit en effet être réglé en totalité avant le démarrage du chantier », résume Frédérique Seels. La directrice générale du Centre de déploiement de l'éco-transition dans les entreprises et les territoires (CD2E) connaît bien le problème pour avoir dirigé Création Bois Construction, société qui a elle-même rencontré des difficultés. « Désormais détenue par le groupe Morlot, elle a triplé sa surface et produit des murs en bois pour les autres entités du groupe.

Quant à la start-up Activ Paille, son échec ne tient pas à des commandes insuffisantes mais plutôt au manque d'expérience de l'équipe dirigeante », analyse Frédérique Seels.

Pour elle, les entreprises qui investissent désormais sur ce segment sont des charpentiers historiques locaux comme Goudalle, des spécialistes anciens du hors-site qui s'agrandissent tel Habitat 3D à Amiens (Somme), ou encore des groupes existants ailleurs, avec un modèle économique éprouvé, qui veulent se rapprocher des marchés régionaux et franciliens comme TH et Wood Buildings Industry (WBI).

Commandes croissantes. « Les modèles de coopération entre les acteurs sont différents aujourd'hui. Par exemple, Bouygues a pris des parts dans TH sans en prendre le contrôle. Par ailleurs, avec la RE 2020 et le Pacte bois-biosourcés signé par 29 maîtres d'ouvrage dans la région, la donne a changé. Les commandes sont de plus en plus nombreuses, en réhabilitation comme en construction », constate Dorize Rémy, spécialiste du hors-site au CD2E. D'autant que les Hauts-de-France ont un besoin très important de solutions rapides afin de traiter 245 000 passoires énergétiques et de répondre aux besoins de logements liés à la création de gigafactories.

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