L'automne rigoureux qui s'installe inquiète les professionnels de l'électricité, mais redonne de l'espoir à la filière bois-énergie. Réseau de transport d'électricité (RTE) a publié la semaine dernière un communiqué pour annoncer que la vigilance était renforcée pour l'hiver 2016-2017. Le ralentissement de plusieurs centrales nucléaires abaisse les capacités de production, tandis que la baisse des températures s'annonce beaucoup plus forte que l'hiver dernier. D'importants pics de consommation pourraient être observés, auxquels les producteurs ne sont pas certains de pouvoir faire face.
Le bois contre les pics
Et si la solution passait par le bois-énergie ? Le Syndicat des énergies renouvelables (SER) a communiqué en ce sens mardi 15 novembre. Les appareils indépendants de chauffage au bois (poêles et inserts) peuvent prendre le relais des convecteurs électriques pour chauffer les logements. L'installation d'un pôele ou d'une cheminée a donc pour effet immédiat de diminuer la consommation électrique du logement. Autre intérêt, la grande majorité de ces appareils (hors poêles à granulés) fonctionnent sans électricité, et garantissent donc aux ménages de se chauffer même en cas de coupure d'électricité, ce qui n'est pas le cas d'une chaudière, qui doit être raccordée au réseau électrique pour fonctionner.
Pour le SER, cette communication vise à inciter les pouvoirs publics à pousser davantage auprès des particuliers le bois-énergie. La filière souffre en effet depuis trois ans, plusieurs facteurs ayant fait chuter les ventes : l'effondrement des constructions de maisons neuves, la baisse historique du prix du fioul qui rend moins pressant pour les particuliers le besoin d'une énergie alternative et enfin la succession d'hivers cléments, qui allègent la facture. En ce mois de novembre, plusieurs paramètres bougent. "De 50 centimes le litre l'an dernier, le fioul est aujourd'hui plutôt à 70 centimes", explique Frédéric Coirier, président de Cheminées Poujoulat et membre de la commission bois du SER. Une évolution visible sur les factures, qui pourrait inciter les particuliers à chercher d'autres solutions. Surtout si les pouvoirs publics venaient à pousser le bois-énergie, comme le demande le SER.