Façades Les ambitions mondiales de Rinaldi-Structal

-Après le chantier de la Bibliothèque de France, le spécialiste du mur-rideau cherche son second souffle dans l'export.

Après trois années de pertes consécutives à la crise de l'immobilier de bureau, Rinaldi-Structal, rachetée à Marc Rinaldi, fin 1994, par le groupe Bouygues, lance un pari audacieux : profiter de la reprise et se concentrer sur l'exportation.

Le spécialiste des murs rideau basé à Colmar (Haut-Rhin), vient d'augmenter sa capacité de 30 % - notamment avec le rachat à la mi-juin de l'usine de façades aluminium de l'américain Harmon-Sitraco à Pinon (Aisne) - et peut désormais s'appuyer sur une production annuelle de 200 000 m2.

Son entrée dans le groupe Bouygues lui ouvre également des portes à l'international (livraison du chantier de la tour Daiwa à Londres entamé par Harmon-Sitraco).

Le boum de l'activité annoncé pour 1998 devrait se traduire par une hausse du chiffre d'affaires et un retour vers l'équilibre (voir chiffres-clés). Même bonne santé pour Structal UK, basée à Birmingham : 80 millions de francs de ventes prévues cette année, contre un peu plus de 55 millions l'an dernier.

Un spécialiste de l'international à la tête de l'entreprise

Dès la fin 1997, l'entreprise alsacienne a évolué dans l'organigramme de Bouygues : jusqu'alors rattachée à Smac Aciéroïd (étanchéité), elle passe à la division internationale de Bouygues, avec à sa tête un routier de l'international, Paul Kosovsky, directeur général depuis la mi-1997, qui dirigeait auparavant la filiale de Bouygues, DTP, à Singapour.

Avec les Emirats, l'Asie reste l'un de ses terrains de chasse privilégiés. Pour preuve, deux opérations en cours : un immeuble R + 28 pour l'allemand Philipp Holzmann au Lufthansa Center de Pékin, et deux tours de 50 niveaux à Manille. Les pays d'Europe centrale et orientale font également partie des cibles. Pour les atteindre, l'entreprise compte sur ses propres équipes : le prochain regroupement à Colmar des activités du site de Kembs (25 salariés, Haut-Rhin) devrait libérer des ressources. « Selon les cas, nous pouvons sous-traiter pose et fabrication à des locaux. Mais, sur mesure oblige, la conception (1) reste à Colmar », précise Paul Kosovsky.

Les années à venir diront si ces facteurs suffiront à donner à l'entreprise le second souffle qui lui a manqué après le chantier de la Bibliothèque de France.

(1) Le bureau d'études intégré a été certifié ISO 9001 en 1997.

CHIFFRES-CLES

Chiffre d'affaires : 450 millions de francs dont plus des trois-quarts à l'exportation, contre 250 millions en 1997.

Effectifs : 200 salariés répartis à Colmar, Kembs (Haut-Rhin), Pinon (Aisne) et Plessé (Loire-Atlantique).

photo : Paul Kosovsky, directeur général de Rinaldi-Structal : «Nous pouvons sous-traiter la pose et la fabrication, mais la conception reste à Colmar».

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