Expérimentations locales dans le bâtiment GRANDE-BRETAGNE

Un impôt vert et une tradition de récupération

En Grande-Bretagne, les déchets de construction représentent 16 % du volume, soit 70 millions de tonnes, y compris les terres et les argiles. 63 % d'entre eux sont destinés aux décharges où ils permettent d'aménager les voies d'accès et d'effectuer les tassements. Le recyclage concerne 30 % de ces matériaux (terrassements et remblais), et 4 % sont directement réemployés en matériaux routiers. Enfin, 7 % de ces déchets disparaissent des statistiques et peuvent aller en décharge illégale, ou sont utilisés dans d'autres emplois.

Comme en France, le principe du « pollueur payeur » a été introduit par l'impôt vert, institué le 1er octobre 1996 et qui taxe les exploitants des décharges de 2 livres (18,8 F) pour les déchets classés inactifs (terre, roche, béton, etc.) et de 7 livres (465,8 F) pour les déchets dits actifs (bois, plastique, verre, etc.). Cet impôt est immédiatement répercuté par les exploitants sur les utilisateurs. Il s'agit bien sûr de conduire à une meilleure gestion des déchets.

Meilleure gestion que le gouvernement a voulu instaurer dans le domaine de la construction et de l'extraction (mines et carrières), depuis avril 1994, par une stratégie visant à une réutilisation en granulats de 55 millions de tonnes de déchets à l'horizon 2006. Mais les professionnels contestent l'intérêt de la taxe sur les décharges, arguant de son coût et de l'absence totale de progrès dans ce domaine dans la mesure où les granulats recyclés ne sont pas considérés comme d'assez bonne qualité par les clients éventuels.

Pourtant, « l'impôt vert » est à l'origine de certaines initiatives des entrepreneurs qui cherchent à abaisser la charge de ce poste de dépense. C'est ainsi que l'incinération sur le chantier se développe. Toutefois, des disparités importantes existent entre les régions : de la région londonienne au nombre très limité de décharges - dont les exploitants n'hésitent pas à jouer « à la hausse » demandant parfois jusqu'à 50 livres par mètre cube de déchet enlevé (la moyenne nationale tourne autour de 15 livres/126 F) - , à l'est du pays, riche en décharges, où les entrepreneurs disposent d'un service quasi gratuit pour les déchets inactifs.

Dans ce tour d'horizon, il convient de mettre à part la démolition pour laquelle la récupération est presque à la fois une donnée culturelle nationale et une industrie. Tous les négociants en bâtiment disposent d'un « rayon occasion » proposant briques, sanitaires, etc., sans omettre les centaines d'entrepôts de « récupération architecturale », généralistes ou spécialisés, en particulier dans l'ancien (cheminées, etc.) où les entrepreneurs ne manquent pas de venir déposer et vendre les matériaux plutôt que les rejeter.

PHOTO : En Grande-Bretagne, des «négociants en matériaux anciens» proposent vieilles poutres, portes, fenêtres, matériel sanitaire etc. issus des démolitions.

Newsletter Week-End
Nos journalistes sélectionnent pour vous les articles essentiels de votre secteur.
Les services Le Moniteur
La solution en ligne pour bien construire !
L'expertise juridique des Éditions du Moniteur
Trouvez des fournisseurs du BTP !
Détectez vos opportunités d’affaires