Le bâtiment occupe une place centrale dans deux des neuf chapitres du plaidoyer pour le monde urbain rédigé par France Urbaine à l’occasion de l’élection présidentielle. Au titre de « l’adaptation des modes de vie », l’association revendique le pilotage territorial de la politique de rénovation énergétique. La délégation des aides à la pierre offre le modèle que les métropoles veulent étendre à la gestion de Ma Prime Rénov’ et des Services d’aide à la rénovation énergétique (Sare).
Généraliser les offices fonciers solidaires
Second axe prioritaire identifié par France urbaine, la mixité sociale fonde son argumentaire sur le logement : les métropoles prônent la généralisation des organismes de foncier solidaire (OFS), le renforcement de l’offre sociale et la transformation des bureaux. « Le logement se trouve au cœur du pacte républicain qui nécessite un travail coordonné avec les autorités organisatrices de l’habitat », développe Martine Vassal, présidente de la métropole d’Aix-Marseille-Provence.
Comme toutes les associations d’élus locaux, France Urbaine dénonce la pratique verticale du pouvoir qui, selon elle, a marqué la première moitié du quinquennat d’Emmanuel Macron : « Trop d’uniformité nuit à l’efficacité des politiques nationales », martèle Nathalie Appéré, secrétaire générale de l’association et présidente de Rennes Métropole. Durablement affectés par la discipline budgétaire imposée par les « contrats de Cahors » en 2017, puis par l’atteinte à l’autonomie fiscale issue de la suppression de la taxe d’habitation, les élus rêvent d’une « nouvelle ère fondée sur l’autonomie, le dialogue permanent et la confiance », selon la présidente de la métropole bretonne.
Accéder aux financements européens
Les difficultés d’accès aux financements européens illustrent à ses yeux parmi la persistance de l’esprit jacobin dans les administrations de l’Etat : « L’Union européenne doit et peut s’appuyer sur nous. Cela suppose de faire sauter le verrou national pour adapter le cadre issu des directives communautaires », insiste Nathalie Appéré.
Réponse de l’Etat à la demande de contractualisation pluriannuelle issue des projets locaux, les contrats de relance et de transition écologique (CRTE) ne trouvent pas grâce aux yeux du premier vice-président de l’association : « Cette usine à gaz alourdit inutilement les tâches des collectivités. L’Etat y recycle des crédits déjà annoncés dans son plan de relance et dans le contrat de plan Etat Région », peste Jean-Luc Moudenc.
Rendez-vous le 22 mars
Son homologue marseillaise affiche une position plus ouverte : « Oui, c’est un exercice lourd. Mais le CRTE peut s’insérer dans un nouveau pacte de confiance avec l’Etat. Enfin, nous disposons d’une liste des engagements de chacun, précieuse pour l’établissement de notre bilan de mi-mandat », se réjouit Martine Vassal.
Ces nuances ne remettent pas en cause l’essentiel : les élus des grandes villes et métropoles prennent date pour une remise à plat de leurs relations avec l’Etat, au lendemain des élections présidentielle et législatives. Après la diffusion des 322 propositions, la prochaine étape se déroulera le 22 mars prochain : France Urbaine et Intercommunalités de France auditionneront les 12 candidats, de 14 h à 18 h à l’Institut du monde arabe.