Cette photo ne représente pas une plate-forme pétrolière en train d'être réparée ou aménagée dans un chantier naval de Stavanger, en Norvège. Mais il s'agit en fait d'une future rampe de lancement de satellites commerciaux, qui devrait concurrencer le centre spatial guyanais de Kourou à partir de l'automne 1998. Ce pas de tir flottant appartient au consortium international Sea Launch Co - regroupant Boeing, la société spatiale russe RSC Energia, le spécialiste ukrainien NPO Yuzhnoye et le grand groupe norvégien Kvaerner (1) -, qui est en train de terminer l'aménagement de cette plate-forme semi-submersible de 31 000 tonnes et du navire de commande (34 000 t) baptisé « Sea Launch ».
Ce projet, qui représente un investissement global de près de 3,5 milliards de francs, constitue une « première » mondiale. Il faut en effet savoir que les lancements s'effectueront sur l'Equateur, dans les eaux internationales, à quelque 1 500 kilomètres au sud-est d'Hawaï. C'est-à-dire la meilleure localisation possible pour la mise sur orbite géostationnaire de satellites de télécommunications. « Bien sûr, nous allons entrer en concurrence avec la base de Kourou, explique Allen Ashby, le président de Sea Launch Co, dont le siège est situé à Long Beach, en Californie. Mais la croissance du marché est telle que les opérateurs existants risquent de ne pas pouvoir répondre à la demande. » Pour preuve : ce consortium très international a déjà enregistré une vingtaine de commandes fermes alors que la plate-forme et le navire de commande n'ont pas encore démarré leurs premiers essais.
(1) "Le Moniteur" du 18 avril, p. 74 et 75
PHOTO