A l'œil nu, la différence est imperceptible. Les parois du futur lycée privé de Meyzieu (Rhône) réalisées à base de béton bas carbone ne se distinguent pas d'autres façades. Pourtant, l'utilisation par Vicat de ciment Naturat CEM IV, composé de pouzzolanes naturelles d'Auvergne (un matériau d'origine volcanique) et non de laitier, est de nature à changer la donne environnementale. Cette formulation permet en effet de réduire de 30 % les émis-par rapport à des recettes plus classiques. Et ce béton plus vert n'est pas plus compliqué à mettre en œuvre, selon le chef de chantier, Jean-Pierre Berthet, de l'entreprise Ribière. Son coût de production est, lui, de 5 à 10 % plus cher.
La toupie Oxygène qui livre le béton sur le chantier lyonnais participe aussi de cette démarche écoresponsable. Alimenté au gaz naturel pour véhicules (GNV), ce camion économise 10 kg de /m3 tous les 25 km, émet 97 % de CO2 et 75 % de particules fines en moins, tout en réduisant de moitié les nuisances sonores extérieures par rapport à une toupie standard. Un détail loin d'être négligeable pour des chantiers en ville.
Des matériaux au matériel. Vicat a déjà fait appel à sa nouvelle offre écologique pour construire la résidence ABC, livrée en septembre à Grenoble. En tout, 3 600 m3 de bétons bas carbone - essentiellement autoplaçants - ont été utilisés pour les fondations, les dalles, les murs intérieurs et extérieurs. D'autres maîtres d'ouvrage publics et privés s'intéressent à cette innovation comme la Ville de L'Isle-d'Abeau (Isère) pour son centre technique municipal (1 000 m2 ). A Lyon, une solution similaire du fabricant a été retenue pour les radiers de l'immeuble To-Lyon à la Part-Dieu.
Cet automne, Vicat a réuni l'ensemble de ses produits bas carbone sous une même bannière : Déca. « Cette offre allie bilan carbone réduit, haut niveau de performance et matériaux de proximité », explique Didier Petetin, directeur général délégué du groupe isérois. A l'heure actuelle, il est le seul cimentier à proposer une solution bas carbone pour des élévations. Concrètement, pour 10 m3 de béton Déca, une économie est réalisée, « soit un aller-retour Paris-New York en avion ».