Faire plus avec moins : c'est ainsi que Françoise Lelouvier, directrice des bâtiments communautaires de Saint-Lô Agglo, résume le projet de réhabilitation en cours du centre sportif Fernand-Beaufils à Saint-Lô (Manche), inauguré en 1960.
De fait, sans agrandir l'enveloppe, et donc sans consommer de foncier, la surface utilisable va passer de 2 500 à 3 000 m² alors que les consommations d'énergie diminueront de 50 %. De surcroît, la nouvelle organisation offrira une intensité d'usage bien supérieure. L'importante hauteur sous plafond permettra la création de nouvelles surfaces, qui s'accompagneront du réaménagement intérieur des espaces avec notamment des gradins rétractables. Cette réhabilitation à 5,2 M€ HT coche toutes les cases de la feuille de route mise en place par la collectivité à la suite de la réalisation de son schéma directeur immobilier et énergétique (SDIE) en 2018. Réalisé en partenariat avec l'Ademe, l'outil balaie jusqu'à 260 critères offrant une vue à 360° du patrimoine.
Réhabiliter en cœur de ville. « Cette cartographie précise de quelque 200 bâtiments (environ 120 000 m² au total) a permis d'établir une feuille de route autour de l'optimisation des surfaces et des usages et de la performance énergétique. Elle a mis en évidence le besoin de prioriser les actions sur nos gymnases et piscines », explique Lydie Brotin, la vice-présidente de Saint-Lô Agglo chargée des transitions écologique et numérique.
C'est donc en suivant cette recette qu'ont été lancés la réhabilitation vertueuse de la salle Beaufils mais aussi la rénovation et l'agrandissement, qui s'achèvent, du gymnase de Condé-sur-Vire. Les 2,7 M€ investis ont permis à l'édifice datant de 1969 de gagner 500 m2 pour passer à 1 700 m2 . Les consommations d'énergie (labels BBC Rénovation pour l'existant et niveau E3 C1 du label E+ C-pour l'extension) ont significativement baissé tandis que l'équipement du toit permet la production de 33 000 kWh d'électricité solaire par an.
« Recycler en cœur de ville plutôt que de construire en périphérie réduit l'empreinte écologique et permet de garder une accessibilité en mode doux », se félicite Françoise Lelouvier. Elle ajoute que le SDIE leur a permis au préalable de lancer la cession ou rétrocession de 38 bâtiments sous-utilisés, soit environ 16 % de leurs surfaces. Cette rationalisation leur permettra ainsi de réinvestir pour optimiser les mètres carrés restants.