Equipe Secchi-Vigano Privilégier eau et biodiversité

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Une métropole poreuse et perméable, ouverte et non hiérarchisée, telle est la vision de l’équipe italienne Secchi-Viganò pour le Grand Paris. « La hiérarchie isole et divise », constate-t-elle, renvoyant au modèle radioconcentrique qui a coupé Paris de sa banlieue. Elle retient à l’inverse le concept d’isotropie qui garantira une accessibilité généralisée aux lieux d’emplois, aux commerces, aux équipements…

Refusant de se poser la question « dépassée » de la limite du Grand Paris, l’équipe a choisi une méthode de travail inspirée du krigage utilisé en géostatistique. Cette technique d’échantillonnage, appliquée à la métropole (qu’elle figure par un territoire de 50 km par 50 km), prend la forme de carrés de 3 km par 3 km, répartis sur un axe nord/sud à l’est de Paris, « où l’on retrouve les situations les plus diverses et les plus complexes ».

Barrières infranchissables

Bernardo Secchi le répète, « l’urbanisme se fait en marchant ». Le long de cette ligne, le territoire a donc été arpenté pour en explorer les tissus, comprendre les imaginaires et observer ces barrières infranchissables, « les propriétés de Lucifer », qui empêchent de faire la ville poreuse : infrastructures routières et ferroviaires, cimetières, terrains vagues…

Cette enquête sur le terrain – photos, interviews, visites des écoles, etc. – croisée à l’analyse des cartes a permis de recenser les nombreux lieux significatifs (terrains de sports, parcs, musées…), « ces monuments qui doivent jouer un rôle de balise territoriale », mais aussi une quantité d’espaces vides qui séparent plus qu’ils ne lient.

L’analyse évolue progressivement en une stratégie qui s’appuie sur plusieurs scénarios. La ville poreuse est un projet de strates qui établit une nouvelle relation à l’eau – aménagement de zones d’expansion des crues et de ports – à la biodiversité et aux espaces verts, terreau de nouvelles pratiques sociales.

L’équipe effectue aussi des exercices pour évaluer la capacité de certains tissus urbains – pavillonnaire, grands ensembles et zones d’activités – à muter, à se densifier et à prendre part au défi énergétique.

En matière de mobilité, c’est par le tressage de tous les réseaux – vélo, métro, tramway… – que tout individu pourra se déplacer dans des temps raisonnables dans la métropole et que « Paris ne sera plus le bouchon de l’Europe, mais une porte ».

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