Transformer en douceur la métropole en s’appuyant sur « les qualités cachées de l’existant » : c’est la méthode préconisée par l’équipe LIN pour développer durablement un territoire « constitué d’un centre rayonnant de deux millions d’habitants et d’une banlieue anonyme ».
L’étude ne propose pas de plan-guide orchestrant le devenir de la métropole, mais aborde par la maquette une multitude de situations concrètes et leur transformation : grands ensembles, zones d’activités, nappes pavillonnaires, infrastructures autoroutières…
Cette boîte à outils, « revalorisant et remuant l’existant », définit d’abord de nouvelles centralités. Passé le dernier cercle de la capitale, le développement concentrique, depuis l’île de la Cité, laisse en effet place à une « zone diffuse » où centres historiques, campus de recherche et d’expérimentation ou grandes plates-formes de mobilité sont autant de germes propices à une « intensification urbaine ». Il s’agit de les intégrer dans des réseaux rapides et fiables de transports publics, de rendre leur tissu bâti plus compact, avec des espaces publics largement piétons.
Toile fluviale
Entre ces pôles intenses, « repères durables dans les paysages changeants de la métropole du futur », se diffuse la « ville légère ». Ces zones de faible densité ont un fort potentiel de mutation. Les grandes surfaces commerciales périphériques y laissent place à un maillage serré de « convenience stores », petites surfaces d’approvisionnement quotidien relayant l’agriculture urbaine et offrant des services de proximité. Un système de « micromobilités » (vélos, scooters et minibus électriques) relie ces « microcentres » aux pôles urbains. Chasse aussi aux surfaces asphaltées dans ce « territoire léger » où la végétalisation dégage des surfaces agricoles et des espaces de loisir, reconquiert les abords des infrastructures routières et assure une régulation climatique à l’échelle métropolitaine.
Ce poumon vert fonctionne étroitement avec la « toile fluviale » du Grand Paris, 1 400 km de cours d’eaudont la Seine, la Marne et l’Oise forment l’épine dorsale. « Lieux privilégiés de la transformation urbaine », les fleuves voient leurs rives reprofilées pour en améliorer les capacités autonettoyantes. Un paysage nouveau de rives amples, qui annonce une reconquête par l’urbain et l’économique du potentiel fluvial du Grand Paris.