Les grands bâtiments commerciaux - grandes surfaces alimentaires (GSA) ou spécialisées (GSS) - sont souvent des bâtiments aciers à toiture-terrasse étanchée, un complexe comprenant une tôle d’acier nervurée (TAN), un isolant et une membrane assurant l’étanchéité bitumineuse ou synthétique (PVC ou TPO/FPO). Et pour équiper ces toitures de panneaux photovoltaïques, il faut des systèmes d'intégration ou de fixation particuliers. Des systèmes dont l'entreprise lyonnaise EPC Solaire s'est faite une spécialité.
« Chez EPC Solaire, nous avons pour habitude de définir ce système d’intégration comme étant le "Intel Inside" du photovoltaïque », explique son directeur général Ferrer Payen. « Le système de fixation (SI) doit assurer la connexion entre les panneaux photovoltaïques et la toiture sans percer l’étanchéité de celle-ci. Nos systèmes d’intégration sont thermosoudés à la membrane d’étanchéité afin de garantir son intégrité. Et pour des raisons de durabilité et de propriétés environnementales, nous avons opté pour l’aluminium recyclé comme matériau de nos SI », ajoute-t-il.
Pas de risque pour la structure
Et si l'opération est particulière en construction neuve, elle représente un autre défi en rénovation. Pour y répondre, EPC Solaire a développé un système d’intégration innovant. Baptisé iNovaR, il permet d’installer des centrales photovoltaïques sans retirer la toiture existante (aucun remplacement de la TAN nécessaire).
« Le remplacement du complexe isolation et étanchéité traditionnel (utilisant notamment une membrane bitumineuse), soit 20 kg/m², par une alternative allégée (8 kg/m²), libère la capacité pour accueillir les systèmes de fixation iNovaR et les modules photovoltaïques sans risque pour la structure du bâtiment », explique Ferrer Payen. « Grâce aux rails intégrés au système, les charges descendantes sont réparties uniformément sur l’ensemble de la surface, éliminant les risques de surpoids localisé ou de dommages structurels. De plus, la fixation par themo-soudure permet de conserver l’intégrité de la membrane d’étanchéité sans affecter la garantie décennale. »
Avec cette solution combinée à l’isolant et à la membrane synthétique, EPC Solaire promet une résistance thermique R de 4,5 m²K/W, ainsi qu’une étanchéité durable conçue pour une durée de vie minimale de 25 ans, tout comme celle de la centrale photovoltaïque.
L'énorme marché de la rénovation
Pour développer cette solution innovante de rénovation et de solarisation (2 brevets ont été déposés), EPC Solaire s’est associé à deux partenaires industriels de renom : Sika et Recticel, reconnus respectivement pour leurs solutions d’étanchéité légères et leurs isolants haute performance. « Cette collaboration a permis de développer un système innovant et robuste, validé par une ETN (Enquête de Technique Nouvelle) garantissant l’assurabilité et qui nous a permis de mener à bien plusieurs chantiers pilotes », complète Ferrer Payen.
Et c'est avec cette solution qu'EPC Solaire, dont le principal concurrent est Soprasolar (Soprema), ambitionne de devenir le leader de la solarisation en rénovation de ces bâtiments acier avec toitures-terrasses étanchées. « Actuellement nous sommes présents sur le segment du neuf qui a profité du renforcement, ces dernières années, des réglementations. Je pense notamment à la loi APER (Accélération de la Production d’Énergies Renouvelables), qui exige que 30 % de la toiture des nouveaux bâtiments de plus de 500 m² soient équipés de panneaux photovoltaïques ou végétalisés. Le marché a connu un doublement sur ces deux dernières années. Mais la taille du marché de la rénovation devrait être aussi importante que celle du neuf à horizon 5 ans », estime le directeur général d'EPC Solaire.
« Dans le cadre de la démarche ZAN (zéro artificialisation nette), une accélération de la rénovation du parc existant des grandes surfaces est attendue, car la construction de nouveaux bâtiments est désormais limitée », analyse Ferrer Payen. « Cette dynamique représente une opportunité majeure pour la filière, avec un marché estimé à 100 millions de m² à rénover au cours de la prochaine décennie ».
Pour s'emparer de ce marché, un éco-système reste à mettre en place. « Sur un bâtiment à rénover, il y a plusieurs corps de métiers à faire fonctionner : pour la partie structure, un bureau d’études est nécessaire. Il faut une entreprise capable de réaliser un audit électrique, puis des entreprises pour l’étanchéité, l’isolation et enfin, l’installation photovoltaïque », énumère Ferrer Payen. « Pour tout cela, EPC Solaire a créé une plateforme digitale RénoVoltaique.fr qui agrège tous ces différents métiers, avec nos partenaires Sika et Recticel pour adresser le marché de manière optimisée. »