Autant l’écrire tout de suite : rien n’est réglé par le premier appel d’offres et l’industrie naissante (en France) attend impatiemment un second appel d’offres d’ici à la fin de l’année pour tenir l’engagement 2020.
Pour couper court à la discussion sur la difficulté de trouver des zones ad hoc rapidement, Vincent Balès, responsable France de WPD Offshore, producteur et spécialiste du secteur en Europe, juge que l’on peut aller vers « un appel d’offres avec des zones techniquement faisables, plus larges s’il le faut, et aux consortiums de faire le travail de concertation et les études nécessaires lors de l’appel d’offres. »
Associé dans le consortium mené par EDF et Dong, WPD Offshore travaille depuis 2007 sur l’identification des sites, mais aussi sur l’acceptabilité et donc la concertation avec les territoires concernés. Faire vite, Frédéric Lanoé, directeur général d’EDP-R pour la France, partage cette analyse. La filiale du groupe d’origine portugaise n’a pas « joué » lors du premier appel d’offres, estimant que « pour que le prix soit variable, il faut une surface d’appel d’offres importante, afin qu’il y ait beaucoup de candidats et que les prix puissent être tirés à la baisse. » Et d’appeler à aller jusqu’à 15 000 MW, ce qui permettrait (avec le terrestre et le solaire) d’atteindre une part d’énergies renouvelables de 50 % à l’horizon 2025…
Car l’offshore, avec ses contraintes demeure cher aujourd’hui, même si c’est une technologie mature. Le raccordement des parcs, par exemple, devrait atteindre « entre 160 et 200M euros pour chaque site », a indiqué Eric Fournier, directeur de projets offshore pour RTE. « Ce n’est qu’une estimation, puisque les tracés ne sont pas encore définis », et de préciser que pour les projets en cours, cela va se faire avec une technologie bien maîtrisée et rentable, en courant alternatif. Néanmoins, « cela nécessite des moyens de pose particuliers (des navires câbliers aujourd’hui peu nombreux dans le monde) » et de l’anticipation, RTE prévoyant les premières poses en 2017.
Quant à l’offshore flottant, axe de recherche de l’IFP EN, l’échelle de temps est repoussée, et le coût aussi. C’est ce qu’a indiqué Claude Mabile, directeur mécanique appliquée de l’Institut, qui juge cependant que « l’horizon est 2030, avec un marché émergeant dès 2020, mais avec un potentiel important. » Pour un débat qui se voulait technique, il a beaucoup été question de finance… Le nerf de l’industrie ?