Eolien offshore : l’industrie de la mécanique dans les starting blocks

Si la France a raté le train de l'éolien à terre et qu'il est un peu tard pour prendre celui du photovoltaïque en marche, l'industrie de la mécanique « est à la pointe de la constitution d'une filière éolienne offshore » hexagonale, a affirmé, mardi 23,  Jérôme Frantz, président de la FIM, au cours d'une conférence de presse.

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Jérôme Frantz, président de la FIM

« Nous sommes dans les starting blocks » pour organiser cette filière qui couvrira la conception, la réalisation, la maintenance et les services. Reste que l'appel d'offres, annoncé en mai dernier pour septembre, par l'ancien ministre de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo, n'est toujours pas lancé. Selon la Fédération des industries mécaniques, ce sont, au total, 6 GW qui sont en jeu en deux tranches de 3 GW, soit « 1 500 éoliennes à construire » d'ici à 2015, selon Jérôme Frantz. Pour lui, le départ de Jean-Louis Borloo ne remet rien en cause, la volonté politique est réelle au plus haut niveau. L'enjeu est de taille : « à l'heure où les Pouvoirs publics ont l'air de redécouvrir leur industrie », comme le dit le président de la FIM, il s'agit, on le sait, de créer une véritable expertise française, susceptible d'être exportée tout autant que d'apporter des métiers à un certain nombre de secteurs sinistrés, tels que les chantiers navals par exemple. Reste aussi le « zonage » de ces parcs éoliens à déterminer.

Stabilité du cadre réglementaire demandée

Pour relever ce « grand challenge » (l'éolien offshore, c'est dix fois le potentiel à terre, un « marché énorme, qui croît très vite »), l'industrie de la mécanique, comme d'autres, demande une stabilité du cadre réglementaire, une vision globale et à long terme et pas des « zigs zags permanents » qui s'apparentent à une « myopie court-termisme », s'insurge Georges Jobard, président de Clextral et président de la Commission Environnement de la FIM. Cette dernière s'élève aussi contre la tentation des Pouvoirs publics français de durcir les exigences lors de la transposition des directives européennes, rajoutant « complexité administrative et coût » à la charge des entreprises, au détriment de leur compétitivité. Enfin, la profession regrette que le « signal fort » qui avait été donné en 2008 avec la révision à la hausse du Crédit d'impôt recherche soit en train de disparaître « au motif de la traque à la niche fiscale ». Or, « c'est par l'innovation qu'on gardera une industrie en France », souligne M. Jobard.

Pour montrer « toute l'inventivité des mécaniciens » dans le développement des énergies renouvelables, la réduction de la consommation d'eau et d'énergie, la réduction des émissions polluantes, la FIM publie une plaquette « mécanique + environnement = une équation durable » qui montre que la présence de la mécanique « irrigue toute l'industrie ».

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