Eolien flottant : en attente du dixième appel d'offres

Alors que la construction du premier parc pilote éolien flottant s’achève en Méditerranée, toute la filière attend une industrialisation qui passera par de nouveaux appels d’offres.

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Provence Grand Large, dont la construction s'achève, sera le tout premier parc éolien flottant à entrer en service.

Flotteuristes, développeurs, ingénieristes, câbliers… le monde de l’éolien flottant se réunit à Brest du 23 au 25 avril pour la douzième édition de FOWT (Floating Offshore Wind Turbines). A l’ouverture, un même mot était sur toutes les lèvres : AO10. Très attendu, le dixième appel d’offres éolien en mer affichera 8 à 10 GW – dont une majorité de flottant – répartis entre la Normandie, la Bretagne, la Nouvelle-Aquitaine et l’Occitanie.

Il reste cependant deux étapes à franchir avant son lancement, qu’Hermine Durand, sous-directrice du système électrique et des énergies renouvelables à la direction générale de l’énergie et du climat (DGEC), a promis pour fin 2025 : d’abord l’aboutissement des discussions avec la commission européenne pour en définir les modalités en accord avec le nouveau règlement Net Zero Industry Act (NZIA) ; ensuite, la publication, éternellement reportée, de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE3). Dans une allocution vidéo, Marc Ferracci, ministre chargé de l’industrie et de l’énergie l’a promise « dans les prochaines semaines ». Si le planning est respecté, l’AO10 pourrait être attribué fin 2026.

Retour d’expérience

L’occasion pour toute une filière de passer la vitesse supérieure et d’atteindre une industrialisation décrite par tous comme le principal enjeu de l'éolien flottant. Actuellement, trois parcs pilotes sont en construction en Méditerranée. Au large de Port-Saint-Louis-du-Rhône (Paca), EDF Renouvelables achève ainsi l’installation de Provence Grand Large, trois turbines flottant à 17 km des côtes par 100 m de profondeur. 

« L’ancrage régional a été crucial pour la réussite du projet », souligne Benoîte Chenut, qui dirige les projets AO6 et AO9 pour l’énergéticien. Le poids des flotteurs, facilement trois fois supérieur à celui des fondations de l’éolien posé et l’intégration des turbines à terre, et non en mer, a d’abord nécessité l’adaptation des ports : « renforcement de la zone de stockage à terre, grue spécifique pour lever les nacelles de 500 t à 150 m, création d’une zone de stockage en mer… », liste Benoîte Chenut. « Nous allons maintenant pouvoir optimiser l’ingénierie et la méthode constructive en vue des futurs projets commerciaux », se félicite la responsable d’EDF Renouvelables.

Changement d’échelle

Si les projets pilotes totalisent chacun 25 MW, un premier changement d’échelle interviendra avec les projets suivants, trois parcs de 250 MW chacun. En Bretagne, celui de Pennavel, entre Groix et Belle-Ile, a été attribué en mai 2024 au consortium Elicio (Belgique)-Baywa.r.e (Allemagne). Son directeur technique, Christophe Perrin, annonce une décision finale d’investissement pour fin 2029 et une mise en production en 2031. Les deux autres, situés en Méditerranée, ont été attribués à des groupements menés par EDF et Engie.

L’AO9, dernier appel d’offres permis par la PPE actuelle, franchira encore un pas dans l’augmentation des capacités avec un total de 2,7 GW sur quatre façades maritimes, dont 1,5 GW de flottant. Douze candidats ont été retenus et sont maintenant engagés dans un dialogue compétitif avec l’Etat. Le cahier des charges définitif est espéré à l’été et l’attribution des projets pour le début 2026.

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