L'Union nationale des constructeurs de maisons individuelles (UNCMI) est le seul syndicat professionnel dans la construction à entretenir des relations aussi fortes avec quelques-uns de ses fournisseurs. Qu'en attendez-vous?
Nous devons répondre aux besoins de l'évolution du produit «maison individuelle» via un effort en recherche et développement mutualisé entre constructeurs et industriels partenaires, tous en pointe dans leur secteur (1). Cette évolution est inéluctable : les débours de chantier en traditionnel, le coût du foncier, les charges annexes, etc. ont tendance à croître plus vite que le pouvoir d'achat des ménages. Il faut donc empêcher la désolvabilisation de la primo accession, notre coeur de cible.
Quel est votre axe de travail prioritaire?
Réduire les coûts et les délais de chantier, à court terme par une recherche systématique des gains de productivité et des économies d'échelle et, à moyen terme, par une évolution vers les filières sèches. Les quatorze premiers ateliers-tests (2) couvrent à peu près tous les corps d'état, sources d'économie de chantier importantes ou d'avancée fonctionnelle. Chacun est conduit par un industriel référent qui propose une solution technique innovante, aidé de plusieurs industriels associés aux produits impliqués dans l'innovation testée par un ou plusieurs constructeurs pilotes.
Où en êtes-vous de cette démarche?
Cette année nous avons réduit nos thématiques à neuf (3) afin d'approfondir les premiers résultats. La trentaine de nouveaux chantiers-tests engagés nous permettra d'être plus précis sur les chiffrages «temps de main-d'oeuvre et coûts des matières» en solution traditionnelle et innovante, sans oublier le chiffrage des incidences éventuelles sur les autres corps d'état et les charges indirectes. Afin de répondre à la demande des industriels et des constructeurs, nous avons ajouté un atelier consacré au développement du métier de plaquiste en «équipementier de la maison».
Pourquoi cette nouvelle demande?
La recherche de gains de temps et de prix de main-d'oeuvre dans la planification des chantiers implique l'utilisation de composants de pose par des ouvriers généralistes. Le plaquiste semble être le mieux placé pour étendre son domaine d'action à la pose des packs techniques du second oeuvre : il deviendrait ainsi l'équipementier du second oeuvre après le clos couvert. Ce qui suppose des évolutions dans la formation professionnelle, les approvisionnements et le fonctionnement des services travaux des constructeurs. L'atelier-test a pour objet de lancer des expériences de fonctionnement d'une filière nouvelle et cohérente, avec l'aide des industriels, et d'analyser les difficultés pour créer un premier «book» de savoir-faire. Sept extensions des tâches du plaquiste paraissent possibles, ce qui le ferait passer de 11% à 41% du débours de chantier. Des contacts sont pris avec la FFB afin d'envisager une collaboration sur les formations complémentaires nécessaires et les pratiques d'approvisionnement matières. PROPOS RECUEILLIS
(1) Aldès, BPB Placo, Chaffotaux et Maury, EDF, Eparco, GDF, Isover, Knauf, Lafarge, Poujoulat, Somfy, Trus Joist, Weber et Broutin, Xella, etc. (2) Planchers techniques béton et bois, nouvelles technologies de la terre cuite, blocs portes et porte-fenêtre, panneaux de toiture, doublages et cloisons, hydro-câblage (sanitaire, chauffage central), pieuvre électrique, modénature de façade, procédés constructifs non traditionnels (ossature bois, monomur, béton cellulaire, etc.) (3) Planchers techniques, monomur à isolation intégrée, menuiseries extérieures, toitures, plaquiste, confort électrique, revêtements de façade, confort d'été par systèmes passifs, aménagements extérieurs et assainissement.
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Patrick Vandromme : «La trentaine de nouveaux chantiers-tests engagés nous permettra d'être plus précis sur les chiffrages ..temps de main-d'oeuvre et coûts des matières'' en solution traditionnelle et innovante.»