Sous l’impulsion d’un Ministère sensible aux intérêts environnementaux du bois, un nouvel arrêté du 16 décembre 2008 place le bois lamellé à égalité avec ses matériaux concurrents sur le terrain de la sécurité incendie des entrepôts industriels.
Afin de lever les quelques freins qui pouvaient ralentir le développement du bois lamellé dans la construction d’entrepôts industriels, le Ministre d’Etat à l’Ecologie avait pris, le 7 novembre 2008, une position claire : « L’intérêt, notamment dans la lutte contre le changement climatique, du développement de l’utilisation du bois fait partie des priorités (du Grenelle de l’Environnement) et son utilisation dans des usages de plus en plus diversifiés doit être étudiée. S’agissant des entrepôts industriels (…), j’ai la conviction que la technologie du lamellé-collé permet de répondre à tous ces défis (…). En conséquence, j’ai demandé à mes services de mener au plus vite une révision de l’arrêté du 5 août 2002 ».
Des attentes sécuritaires distinctes
La révision intervenue en décembre s’est appuyée sur les éléments, réunis par le Syndicat National du Bois Lamellé, attestant notamment des qualités intrinsèques de ce matériau, vis-à-vis de la sécurité incendie. Ce nouvel arrêté vient modifier une partie de l’article 6 de l’arrêté du 5 août 2002, de sorte à favoriser les structures porteuses en lamellé-collé, bois massif ou autre matériau reconnu équivalent par la Comité d’étude et de classification des matériaux et éléments de construction par rapport au risque incendie (CECMI) : « En vue de prévenir la propagation d’un incendie à l’entrepôt, celui-ci vérifie les conditions constructives minimales suivantes : (…) En ce qui concerne la toiture, ses éléments de support sont réalisés en matériaux M0 et l’isolant thermique (s’il existe) est réalisé en matériaux M0 ou M1 de Pouvoir Calorifique Supérieur (PCS) inférieur ou égal à 8,4 MJ/kg. Cette disposition n'est pas applicable si la structure porteuse est en lamellé-collé, en bois massif ou en matériaux reconnus équivalents par le comité d'étude et de classification des matériaux et éléments de construction par rapport au risque incendie (CECMI). Par ailleurs, la toiture et la couverture de toiture satisfont la classe BROOF (t3) ».
Jusqu’alors, il était laissé un certain flou sur les exigences en matière de sécurité incendie. Par cette modification, le texte distingue précisément les attentes sécuritaires vis-à-vis des structures de celles vis-à-vis des toitures et couvertures. Une précision qui encourage le développement de ce matériau particulièrement résistant au feu et qui devrait mettre fin à certaines situations, comme celle rencontrée en août dernier, où un courrier du bureau de prévention des risques bloquait un projet dans le Nord, jugeant ce matériau non compatible avec les règles de sécurité en vigueur pour les entrepôts.