Un «peu vacciné» du photovoltaïque - du fait d'«incessants » changements des tarifs d'achat -, un peu revenu, semble-t-il, de la biomasse - investissements lourds et difficulté de mettre en place une chaîne d'approvisionnements -, GDF Suez a fait son choix concernant les filières renouvelables sur lesquelles il entend porter ses efforts. Et les gagnants sont l'éolien et l'hydraulique, ont expliqué, jeudi 7 avril, à La Baule, Jean-François Cirelli et Henri Ducré, à la veille de l'inauguration de la centrale à gaz de Montoir-de-Bretagne. Ceci après que le vice-président du groupe ait dénoncé «l'immense schizophrénie» des pouvoirs publics "qui disent qu'il faut des énergies renouvelables, puis cassent les dispositifs". Concernant le renouvellement des concessions hydrauliques, GDF Suez estime avoir des atouts pour, à tout le moins, maintenir sa part voire même l'augmenter d'au moins 1 500 MW à l'horizon 2016. Mais les choses, là encore, traînent : l'appel d'offres pour sélectionner des experts voulus par le ministre de l'Energie n'est toujours pas lancé. S'agissant de l'éolien, le n°1 de l'Hexagone (avec 16% de part de marché) maintient son objectif d'une capacité installée de 2 000 MW d'ici 2016 mais dénonce une complexité croissante des contraintes réglementaires qui ralentit le processus.
"Candidat sur tout"
Ainsi GDF Suez ne devrait installer que 100 MW cette année contre 300 en 2010. Aujourd'hui c'est vers l'éolien offshore que se tourne le groupe avec, là aussi, beaucoup d'ambition : «Nous voulons être candidat sur tout», a affirmé J-F. Cirelli. Pour ce faire, un partenariat industriel est en train d'être monté avec un fabricant de turbines - Areva semble tenir la corde, selon nos informations -, une société de génie civil et peut-être un autre énergéticien européen. Il devrait être bouclé «rapidement», a précisé H. Ducré, en charge de la branche Energie France. Problème sur ce dossier, le projet de cahier des charges de l'appel d'offres évoque, selon le groupe, un tarif d'achat de 150 €/MWh. Insuffisant, juge-t-il, estimant le bon tarif plus proche de 180 €/MWh. Enfin, plus il y aura d'énergies renouvelables et plus le besoin de gaz sera grand pour combler l'intermittence, a rappelé J-F. Cirelli. Le groupe pourrait revenir vers le thermique gaz sur lequel il compte marquer une pause après la mise en service d'un 3ème cycle combiné en 18 mois. Sans exclure toutefois de «regarder» les conditions de l'appel d'offres de la centrale bretonne.