Energies décarbonées : des marchés pour l’industrie française

Il est de coutume de se gausser du retard pris par la France dans le développement des énergies éolienne terrestre et photovoltaïque. A l’heure où de nouvelles filières décarbonées montent en puissance (réseaux électriques intelligents, captage et stockage du CO2, énergies marines, pour n’en citer que quelques-unes), l’industrie française est en marche. Un tout nouveau rapport de la Direction générale de l’Energie et du Climat le prouve.

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La géothermie (ici la centrale de géothermie de Chelles) est un marché d'avenir pour les industriels français affirme un rapport de la Direction générale de l’Energie et du Climat

« Malgré un relatif déficit de communication, la France n’est pas en retard dans le domaine des réseaux électriques intelligents », est-il ainsi noté. Or, avec un objectif de 10 à 15 % des parts du marché mondial qui reviendraient aux grands groupes français du domaine électrique, ce marché devrait représenter de 1 à 5 milliards d’euros par an pour la filière française. Sont concernés bien sûr les électriciens et les gestionnaires de réseaux, mais aussi les équipementiers (environ 50 000 emplois) et les installateurs/mainteneurs pour les équipements de réseau (environ 100 000 emplois).

Autre exemple : la géothermie. Un marché qui s’adresse aux bureaux d’études, aux fabricants de pompes à chaleur et aux installateurs. « Les acteurs français sont capable de couvrir l’ensemble des maillons de la chaîne de valeur de la géothermie de haute énergie », souligne le rapport. Ca tombe bien : le potentiel de marché dans l’Europe des 27 est considérable.

Le captage et stockage du CO2, autre technologie en devenir : si le nombre de PME/PMI présentes aujourd’hui dans la filière est limité, elles ont « un rôle important à jouer avec une valeur ajoutée tout d’abord sur la fourniture d’études et d’équipements spécifiques » mais aussi dans la structuration du futur tissu industriel. Or, le CSC est considéré comme une voie potentiellement majeure de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Le potentiel de marché mondial est estimé à 120 milliards d’euros par an, selon le Boston Consulting Group (captage de 4 milliards de tonnes/an à 30 euros la tonne). En France, le volume concerné pourrait approcher les 80 Mt de CO2 par an.

Avec ce travail colossal – et inédit – qui a été fait pendant 18 mois par les équipes de Pierre-Franck Chevet, le directeur de l’Energie et du Climat, toutes les cartes sont sur la table : technologies, chaînes de valeur, marchés, acteurs, sans oublier un vaste panorama des efforts de R&D et valorisation et le rappel du cadre réglementaire.  Le rapport de 189 pages doit être mis aujourd’hui en ligne. Nul doute qu’il aura valeur de référence.

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