Pour la rentrée 1997, le Lycée Cantau s'enrichit d'un BTS équipement technique énergie en alternance qui a été lancé le 20 octobre. « Les équipements techniques sont en forte progression, la climatisation est de plus en plus demandée en France » explique Jean-Baptiste Mortalena, chef de travaux au lycée. L'alternance a été retenue pour favoriser les passerelles entre l'enseignement et le monde du travail, permettre aux élèves de s'engager dans d'autres voies que celles qu'ils avaient choisies au départ.
Implanté à Anglet, dans les Pyrénées-Atlantiques, le Lycée Cantau offre des formations qui concernent aussi bien les travaux publics que le bâtiment, allant du CAP au niveau Bac + 3 avec un DUEST (diplôme universitaire d'études scientifiques et techniques). Près de 1 300 élèves suivent les cours de cet établissement. Car le lycée Cantau propose déjà depuis une dizaine d'années deux BTS « classiques » de génie climatique -option thermique et option froid- de 26 élèves par promotion. Ce nouveau BTS accueille, lui, quinze personnes.
L'idée, lancée en 1995, n'a pu se concrétiser que cette année. Le travail de préparation a été mené avec les fédérations du bâtiment du département des Pyrénées-Atlantiques et de la région Aquitaine et le CFA de Pau, organisme gestionnaire de ce BTS dont le financement est assuré principalement par la taxe d'apprentissage et le conseil régional d'Aquitaine.
Echanges transfrontaliers
Le programme d'enseignement de ce BTS s'étalera sur trois ans, à raison d'une semaine au lycée (507 heures de cours en tout) alternant avec deux semaines en entreprise. Les deux autres années jouent sur un partage strict : deux semaines au lycée (858 heures par an) suivies de deux semaines en entreprise. Les entreprises qui accueilleront les élèves se trouvent à Bordeaux, à Pau et à Bayonne.
L'année dernière, le lycée Cantau a été à l'origine d'une autre initiative : la mise en place de l'Institut supérieur d'Aquitaine (ISA) du BTP qui forme des ingénieurs « de produit » destinés principalement à l'organisation des chantiers. Cet institut piloté désormais par l'université de Pau et des Pays de l'Adour est hébergé au lycée Cantau, il joue à la fois sur l'alternance et les échanges transfrontaliers.
Les promotions comptent vingt-quatre élèves -dix-huit Français et six Espagnols- les cours sont dispensés par l'ISA mais aussi par l'Ecole d'architecture de Saint- Sébastien. Les futurs ingénieurs qui ont à suivre un cursus de cinq ans -trois ans de théorie et deux ans de pratique- ont leur premier stage de deux mois dans des entreprises qui ne se trouvent pas dans le pays dont ils sont originaires. « Nous cherchons à débloquer le langage le plus tôt possible... On n'ouvrira pas les esprits si on ne les fait pas vivre avec d'autres et autrement » argumente Jean-Baptiste Mortalena car, même si le lycée Cantau n'assume pas la responsabilité de cette formation, il reste impliqué dans l'enseignement dispensé. A son niveau, le lycée Cantau développe cette approche d'ouverture sur l'extérieur depuis des années envoyant régulièrement ses élèves à l'étranger dans le cadre de programmes européens.