Energie : la bataille pour le rachat d’Equans est lancée

Créée cet été en vue d’être cédée, Equans, entité d’Engie spécialisée dans les services multitechniques, aiguise les appétits de ceux qui rêvent d’accélérer leur développement dans les services à l’énergie. Dans le BTP, les deux majors Eiffage et Bouygues sont sur le coup.

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Jérôme Stubler, directeur général d'Equans.

Mettre la main sur Equans, telle était l’ambition affichée par les groupes Bouygues et Eiffage, lors de la présentation de leurs résultats semestriels, le 26 août dernier.

Tous deux perçoivent cette entité autonome d’Engie comme un moyen de développer leurs activités liées aux services à l’énergie, portées respectivement par leurs filiales Bouygues Energies & Services et Eiffage Energies Systèmes.

Equans : pourquoi on se l'arrache ?

Cette société autonome d'Engie et dirigée par Jérôme Stubler compile les savoir-faire nécessaires pour se déployer sur le marché en pleine croissance de la décarbonation des infrastructures et des usages, au travers des métiers de génies électrique et climatique, de protection incendie, d'IT et télécommunications, d'efficacité énergétique et digital. 

A ces expertises adaptées, elle ajoute un autre atout : sa dimension. Sa création, le 1er juillet dernier, l’a automatiquement positionné comme un acteur de premier plan avec ses 74 000 employés dans 17 pays, dont 27 000 en France répartis dans 413 implantations, le tout pour un chiffre d’affaires annuel supérieur à 12 milliards d'euros.

Bouygues et Eiffage passent à l'offensive

« Nous formulerons une offre début septembre », confirmait Benoît de Ruffray, jeudi 26 août. « Nous avons regardé cette opportunité depuis le jour où la décision de vendre a été prise par Engie. Les positions fortes d’Equans se trouvent en France, en Belgique, eu Pays-Bas, en Suisse… Autant de pays qui résonnent très fortement pour notre groupe. » Le P-DG du n°3 français du BTP évoque aussi, au rang des atouts d’Equans, « son focus sur les métiers de l’énergie », « son centre de décision en France » ou encore « son modèle social que l’on comprend très bien. »

Côté Bouygues, on se montre moins disert au moment d’évoquer le sujet, mais une même détermination semble animer les dirigeants. « Nous déposerons début septembre une offre de manière indépendante et nous n’aurions pas besoin d’augmentation de capital pour réaliser cette opération », a confirmé le directeur général du groupe, Olivier Roussat.

Eiffage comme Bouygues entendent donc y aller seuls, sans augmentation de capital, alors même que  la valorisation de l’entreprise du groupe Engie est estimée entre 5 et 6 milliards d’euros. « D’abord, ce prix est le prix du vendeur, ce n’est pas le nôtre !, sourit Christian Cassayre, directeur financier d’Eiffage. Ensuite, la dette de la cible réduit le montant du chèque. Enfin, notre trésorerie brute s’établit actuellement à 2,9 Mds €. » « Nous avons toujours dit que nous le ferions seul », confirme Benoît de Ruffray. Clin d’œil appuyé au concurrent Bouygues, qui imaginait initialement la possibilité d’être accompagné d’un fonds.

Autre candidat français déclaré : le groupe Spie, spécialiste des services pour l’énergie et la communication, est accompagné du fonds Clayton Dubilier & Rice, dans cette opération.

Vinci passe son tour

Egalement très impliqué sur ces marchés des services à l’énergie, le groupe Vinci, pour sa part, a choisi une toute autre stratégie. « Vinci n’est pas intéressé par Equans », commente sobrement la direction du groupe lorsqu'on l'interroge. Une réponse lapidaire qui n'a rien d'étonnant, au regard de l'actualité déjà chargée du groupe en matière de croissance externe.

Vinci vise d’acquérir les activités énergie du groupe espagnol ACS, d’ici la fin 2021. La division en question, dénommée "Services Industriels d'ACS", qui génère plus de 6 milliards d'euros de chiffre d'affaires, majoritairement réalisé en Espagne et en Amérique latine. 

Difficile de courir deux lièvres à la fois quand le premier suppose déjà de débourser 4,9 milliards d’euros. Outre ces éventuelles considérations financières, gageons que l’implantation et le maillage très international d’ACS a pu sembler plus complémentaire aux décideurs du groupe de BTP dont les activités de Vinci Energies sont déjà bien ancrées en France.

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Date de réponse 16/10/2025