Après le génie civil, place aux travaux électriques. Signe que le projet du nouveau métro francilien atteint le stade des livraisons progressives du gros œuvre, la Société du Grand Paris et Enedis ont signé fin janvier une charte de sécurité pour encadrer l’intervention des équipes de l’électricien français.
Depuis 2016, l’opérateur public est présent sur le chantier afin de raccorder les lignes électriques qui alimenteront les ouvrages du futur réseau de transport. Mais la tension va augmenter ces prochains mois avec les premiers tests de roulage du matériel et l’ouverture avant les JO de Paris 2024 de la portion sud de la ligne 14.
700 MWh de puissance raccordée
Pour Enedis, le Grand Paris Express est un chantier hors normes. En effet, l’entreprise devra alimenter les 68 nouvelles gares en déployant 700 MWh de puissances raccordées. Soit l’équivalent de la consommation électrique de la ville de Rennes. Parmi les gares gourmandes en énergie, celle de Saint-Denis Pleyel sur la ligne 14 qui disposera à terme de 18 postes de transformation qui fourniront 40 MWh de puissance. La gare de Noisy-Champs (lignes 15 et 16) et de Villejuif/Institut Gustave Roussy (lignes 14 et 15) avec 20 MWh de puissance raccordée font aussi partie des sites énergivores.
20 000 volts dans les câbles à haute tension
Pour garantir la fourniture d’énergie, Enedis va déployer 450 km de lignes HTA sur la totalité du réseau. Des câbles haute tension de 20 000 volts qui seront mis en œuvre sur le domaine public depuis les postes source et tirés sur quelques 3 km jusqu’aux 140 points de livraison situés dans les gares. Pour ces opérations, 150 millions d’euros ont été dégagés par Enedis, dont un tiers des investissements consacré au dévoiement des câbles sur les parcelles et leur pose sur de nouveaux parcours. Le reste de l’enveloppe est consacré au raccordement des postes source.
Sécuriser l’alimentation avec un réseau exclusif
Au total, Enedis sera présent sur pas moins de 500 chantiers. « Nous intervenons sur deux catégories de travaux, d’une part le nettoiement des surfaces pour récréer des réseaux parallèles en supprimant ceux situés sur les emprises foncières et d’autre part le raccordement proprement dit pour alimenter les gares et les trains y circulant, explique Jacques Le Guen, chef de projets transports à la direction régionale Île-de-France d’Enedis. Il s’agit de créer un réseau exclusif en alimentant les gares câble par câble pour sécuriser l'alimentation, desservir les puissances demandées et éviter les risques de coupure électrique ».
Outre le raccordement des infrastructures ferroviaires, Enedis devra également assurer l’alimentation des bâtiments qui sortiront de terre à proximité. A titre d’exemple, près de 50 000 logements verront le jour sur le périmètre immédiat de la ligne 15 sud. Pour l'alimenter, 200 MWh de puissance seront nécessaires, lesquels seront trouvés sur le réseau électrique de proximité existant.