En Paca, 1,5 milliard d’euros pour booster le ferroviaire et le développement du port de Marseille

Clément Beaune, ministre délégué aux Transports, et Renaud Muselier, président de la région Paca, ont signé, ce 1er décembre à Marseille, le volet mobilité du contrat de plan Etat-région 2023-2027. Doté de 1,5 milliard d’euros, il met l’accent sur le ferroviaire, les modes de déplacement doux, l’amélioration de la desserte du Grand port maritime de Marseille. Les routes ne sont pas hors-jeu pour autant.

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Signature du volet mobilité du contrat de plan Etat-région Paca 2023-2027 (décembre 2023)
De gauche à droite, Renaud Muselier, président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Clément Beaune, ministre délégué aux Transports, Christophe Mirmand, préfet de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et des Bouches-du-Rhône.

René Braja, le président de la Fédération régionale des travaux publics de Provence-Alpes-Côte d’Azur (FRTP Paca) a le sens de la formule. A l’annonce des 1,5 milliard d’euros de financement inscrits dans le volet mobilité du contrat de plan Etat-région (Cper) 2023-2027, il s’est réjoui mais il a aussi rappelé que « les Cper, c’est bien quand ils sont réalisés ».

Mais son intention n’est pas de faire mauvaise figure au lendemain de la signature, le 1er décembre à Marseille, du document par Renaud Muselier, le président de la région Sud-Paca, et par Clément Beaune, le ministre délégué aux Transports. Un peu moins de six mois après la signature, le 20 juin, de la lettre d’intention préfigurant son contenu, le ministre est revenu dans le sud les mains encore plus chargées que prévu. L’Etat et la région s’étaient mis d’accord pour apporter chacun 337 millions d’euros. Au final, ils ajoutent chacun 100 millions d’euros à cette enveloppe initiale. Sur un total de 1,5 milliard d’euros qui doit faire levier pour développer le ferroviaire, les modes de déplacement doux avec un accent sur les pistes cyclables, mais aussi les routes conformément à leur volonté de porter « des projets structurants, durables et vecteurs de développement », ils apportent ainsi ensemble 770 millions d’euros. « Reste à finaliser les discussions et boucler les financements, projet par projet, avec les autres collectivités - départements et EPCI - qui ont, pour certaines, déjà pris des engagements », a précisé le ministre délégué aux Transports, insistant sur l’effort de l’Etat par rapport au Cper précédent : son apport passe de 51 millions d’euros par an contre 77 millions d’euros par an sur la période 2023-2027.

Jeux olympiques d’hiver

L’annonce de la sélection des Alpes françaises par le CIO pour organiser les Jeux olympiques d’hiver en 2030 explique ce gonflement de l’enveloppe. « Les transports sont un enjeu central pour les compétitions sportives des JO. Nous avons donc fait le choix d’ajouter une annexe au volet mobilités du Cper. Il y aura une clause de revoyure avec les collectivités. Quand les choses vont se préciser, l’Etat sera au rendez-vous avec la région pour accélérer, amplifier, compléter avec d’autres projets. C’est une ambition nationale. L’Etat fera tout pour soutenir les régions concernées dans tous les domaines, transports et autres. Les JO sont un accélérateur formidable mais c’est d’abord pour les habitants que nous investissons », a déclaré le ministre. « Les JO sont une occasion de rattraper notre retard. De Marseille, il faut aujourd’hui presque cinq heures pour arriver à Briançon », a renchéri Renaud Muselier.

Desserte par le train

Justement, pour améliorer la desserte par le train du massif alpin depuis Marseille et Nice, les deux parties ont ainsi inscrit dans le nouveau contrat l’amélioration de l’étoile de Veynes dans les Hautes-Alpes, avec ses branches vers Aix-en-Provence, Briançon, Grenoble et Valence, ainsi que la ligne ferroviaire entre Nice et Breil-sur-Roya dans les Alpes-Maritimes.

Il réserve aussi 100 millions d’euros pour développer le fret ferroviaire : notamment la finalisation de la rénovation de la gare de triage de Miramas ou bien encore la fiabilisation de la desserte ferroviaire des bassins est du port de Marseille par le raccordement de Mourepiane et le faisceau d’Arenc.

L’autre « gros morceau » pour le ministre est le financement des premières études et travaux des services express régionaux métropolitains (Serm) pour améliorer la desserte autour d’Avignon dans le Vaucluse, Toulon dans le Var, Marseille dans les Bouches-du-Rhône et Nice dans les Alpes-Maritimes. A cet effet, en plus des 3,5 milliards d’euros investis, hors contrat de plan, dans les phases 1 et 2 du projet de ligne nouvelle Provence-Côte d’Azur (LNPCA) qui visent à développer les trains du quotidien dans les trois métropoles de la région (Toulon, Marseille, Nice), 162 millions d’euros sont prévus pour financer des études de préfiguration et réaliser les premiers travaux.

La route n’est pas hors-jeu

Si le ferroviaire est prioritaire mobilisant près de la moitié de l’enveloppe, la route n’est pas hors-jeu parce qu’« on assume d’en avoir quelques-unes ».

Déjà fort du succès des voies réservées aux bus sur les autoroutes desservant les communes membres de la métropole Aix-Marseille-Provence, l’Etat veut poursuivre les investissements en la matière avec une enveloppe de 55 millions d’euros.

Ensuite, pour des raisons d’équilibre territorial, l’Etat et la région soutiennent la rocade de Gap, plus précisément la traversée de la Roche-de-Rame dans les Hautes-Alpes, et la desserte de Digne-les-Bains dans les Alpes-de-Haute-Provence.

Ils ont également inscrit la déviation de Martigues - Port-de-Bouc, déclarée d’utilité publique, et la liaison routière de Fos-Salon, dont le tracé doit être défini, dans les Bouches-du-Rhône. Pour Clément Beaune, ces deux projets « sont déterminants » pour le désenclavement et le développement des bassins ouest du Grand port maritime de Marseille (GPMM). Comme l’a précisé le préfet de région Christophe Mirmand dans l’entretien accordé au Moniteur.fr le 29 novembre, « les élus sont nombreux à pointer l’insuffisance de la desserte de la zone industrialo-portuaire (ZIP) de Fos-sur-Mer et l’impact des nouveaux projets industriels, tels ceux de Carbon, Gravithy et H2V, qui vont entraîner des flux logistiques et donc des contraintes de circulation pour les habitants ».

D’ailleurs, contribuer au développement du port de Marseille, « fleuron national et véritable porte d’entrée sur la Méditerranée », selon les mots de Clément Beaune, est « la deuxième priorité » de ce volet mobilité : 370 millions d’euros lui sont réservés « pour accélérer sa transition énergétique et accroître l’attractivité de sa zone industrielle », soit 135 millions d’euros pour les opérations de connexion électrique des navires à quai et 50 millions d’euros consacrés à l’amélioration des branchements ferroviaires pour favoriser le report modal.

© Région Sud - Paca

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